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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Critique de «Le combattant»: Dwayne Johnson comme vous ne l’avez jamais vu

PHOTO FOURNIE PAR VVS FILMS
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Isabelle Hontebeyrie

2025-10-03T01:16:07Z
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Le cinéaste Benny Safdie donne à Dwayne Johnson un rôle fait pour lui, celui (vrai) de Mark Kerr, surnommé The Smashing Machine (ce qui est également le titre de la version originale), un champion de MMA à la fin des années 1990.

Nous sommes entre 1997 et 2000, Le combattant suivant pendant trois ans la carrière de Mark Kerr, champion d’UFC, une discipline de combat d’arts martiaux mixtes (MMA). Le sportif est invaincu. Mais, lors d’une compétition au Japon, il perd son premier match, ce qui le fait s’interroger sur sa consommation d’antidouleurs. Il finit en cure de désintoxication avant de remonter dans l’arène.

Ce résumé est volontairement simpliste, le scénario de Benny Safdie étant agréablement dense. Pas ou peu des clichés habituels des sportifs en quête de rédemption. Mark Kerr est un bon «jack» (trop peut-être), sa psychologie étant finement observée dans ses échanges houleux avec sa conjointe, Dawn (Emily Blunt surprenante, qui fait presque oublier son accent britannique).

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À l’époque, cette discipline n’est pas encore le spectacle que l’on connaît et les combattants sont loin de gagner les millions actuels, ce qui explique la camaraderie qui soude les adversaires hors du ring, le meilleur ami de Mark Kerr, surnommé The Smashing Machine, ce qui est également le titre original du film. L'ancien champion Ryan Bader incarne d'ailleurs le meilleur ami de Mark Kerr, Mark Coleman. Le style de Benny Safdie s’harmonise parfaitement avec l’ambiance brute de ces années-là. Il filme les combats sans artifice hollywoodien, ce qui confère au long métrage un agréable sentiment de documentaire, sentiment renforcé par les scènes d’entrevues avec les journalistes japonais et les plans de ses disputes avec Dawn.

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• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Richard Martineau, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Ce qui surprend le plus? La prestation mémorable de Dwayne Johnson. En 123 minutes, il fait oublier les Jumanji et autres blockbusters estivaux en donnant une profondeur attachante à Mark Kerr. Il faut également saluer le travail remarquable de Kazuhiro Tsuji (crédité sous son nom de Kazu Hiro), un spécialiste du maquillage et des prothèses qui a remporté deux Oscars pour quatre nominations. Car The Rock est méconnaissable, ce qui permet au spectateur de plonger dans cette histoire méconnue.

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Et lorsque le véritable Mark Kerr apparaît à l’écran avant le générique de fin, on ne peut s’empêcher d’éprouver un grand élan de sympathie et de tendresse envers ce sportif malheureusement méconnu, et dont la fragilité est mise en lumière.

Note: 4 sur 5

Le combattant (The Smashing Machine en V.O.) fait le coup de poing sur les écrans de la province dès le 3 octobre.

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