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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Critique de la nouvelle version de «Deux femmes en or»: une comédie brillante et décomplexée

Photo d'archives fournie par Maison 4:3
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Photo portrait de Maxime Demers

Maxime Demers

2025-05-29T22:50:00Z
2025-05-29T22:51:48Z
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En revisitant avec un regard moderne le film culte québécois Deux femmes en or, la réalisatrice Chloé Robichaud propose une comédie brillante et décomplexée qui fait autant rire que réfléchir.

Scénarisée par Catherine Léger d’après sa propre pièce, cette nouvelle version de Deux femmes en or nous transporte dans le quotidien de Violette (Laurence Leboeuf) et Florence (Karine Gonthier-Hyndman), deux voisines de condos qui s’ennuient avec leurs conjoints respectifs (Félix Moati et Mani Soleymanlou) qui ne leur accordent pas beaucoup d’attention.

En congé de maternité, Violette est à fleur de peau et semble hantée par un bruit de corneille qu’elle est la seule à entendre. Florence est quant à elle en arrêt de travail et vient de décider de suspendre sa prise d’antidépresseurs dans l’espoir de retrouver sa libido.

Après s’être liées d’amitié, elles décideront de briser leur monotonie en se lançant dans une quête de liberté sexuelle qui les amènera à multiplier les infidélités avec plusieurs hommes de passage, dont un plombier (Claude Legault), un technicien en câblodistribution (Sam Breton) et un exterminateur (Maxime Le Flaguais).

Plus d’un demi-siècle s’est écoulé depuis la sortie du film de Claude Fournier, en 1970, mais force est d’admettre que certains des sujets abordés sont toujours aussi pertinents. Comme dans l’œuvre originale, les thèmes de l’émancipation sexuelle et du désir féminin sont au cœur du récit de cette nouvelle version adaptée au goût du jour.

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Le nouveau film met aussi en question l’état du couple d’aujourd’hui, les répercussions du mouvement #MeToo sur les comportements des hommes et la pression de performance ressentie par les jeunes mères. Plusieurs discussions enflammées sont à prévoir à la sortie des salles de cinéma!

Entre légèreté et mélancolie

MAISON 4:3
MAISON 4:3

En 1970, les scènes de nudité de Deux femmes en or, gentiment décrit à l’époque comme «une comédie de fesses», avait choqué une partie du Québec. Ça ne risque pas d’arriver avec la nouvelle version qui offre une réflexion sur la nudité féminine à l’écran en évitant de tomber dans l’objectification sexuelle.

Pour son premier essai à la comédie, Chloé Robichaud (Sarah préfère la course) a réussi à trouver le bon ton ainsi qu’un équilibre efficace entre légèreté et mélancolie. Bien rythmé, son film mise sur des dialogues mordants et quelques scènes franchement amusantes, notamment celles mettant en vedette les amants campés par Sam Breton, Claude Legault et Fabien Cloutier.

Le long métrage est aussi séduisant sur le plan visuel par ses cadrages soignés, la texture rétro de l’image (le film a été tourné sur pellicule) et la magnifique direction photo signée Sara Mishara.

À l’aise autant dans la comédie que dans le drame, Laurence Leboeuf et Karine Gonthier-Hyndman offrent de belles performances et réussissent à apporter de la profondeur à ces deux nouvelles femmes en or.

En 1970, le premier film Deux femmes en or avait connu un immense succès dans les salles de la province. Il y a fort à parier que cette relecture moderne et rafraîchissante de la comédie culte réussira aussi à séduire un large public.

  • Note: 4 sur 5
  • Deux femmes en or, un film de Chloé Robichaud avec Laurence Leboeuf, Karine Gonthier-Hyndman et Mani Soleymanlou. À l’affiche.
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