Critique de la comédie musicale «We Will Rock You»: un triomphe électrisant digne du génie de Queen

Électrisante, moderne et résolument de chez nous: la mouture québécoise de la comédie musicale We Will Rock You est non seulement un divertissement irrésistible, elle surpasse – de loin ! – l’œuvre originale déjà applaudie par plus de 16 millions de spectateurs à travers le monde.

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Véritable phénomène de la scène musicale, We Will Rock You a soufflé la planète entière – près d’une trentaine de pays l’ont à ce jour présenté – depuis sa création en 2002. Mais, au fil des ans, le spectacle a perdu quelque peu de son lustre, sa prémisse à l’époque futuriste devenant légèrement datée, autant par son esthétique que par sa prémisse.

Mais c’est une refonte complète qu’offre aujourd’hui le metteur en scène Steve Bolton à la comédie musicale mythique, lui offrant non seulement un livret modernisé par sa plume et traduit par Sylvain Larocque, mais également un relooking entier particulièrement rafraîchissant qui vient rendre à We Will Rock You ses lettres de noblesse.

Visuellement spectaculaire

Ce constat, il s’impose de lui-même dès le premier numéro où les membres d’une société informatique se délient langue et membres sur les airs de Radio Gaga. Costumes éclatants, effets visuels spectaculaires, chorégraphies épatantes (signées Steve Bolton, Yannick Moisan et Megan Brydon) et envolées vocales périlleuses... on passe au niveau supérieur, offrant enfin aux airs de Queen l’écrin qu’ils méritent.

Car ce sont les Don’t Stop Me Now, I Want to Break Free, Another One Bites the Dust, Somebody to Love et autres The Show Must Go On qui servent de points d’ancrage narratifs à cette intrigue campée dans une dystopie future où la technologie a pris le contrôle de la société. Alors que la musique – comme toute forme de créativité et de libre pensée – est proscrite, une bande de rebelles mènera, tambour battant, sa propre révolution pour retrouver les fondements de la culture rock and roll.

Cette intrigue, on se doit de l’avouer, est cousue de fils blancs, en plus d’accuser certaines longueurs. Mais elle demeure accessoire, n’étant en fin de compte qu’un simple prétexte pour enchaîner les numéros musicaux à grand déploiement qui représentent le cœur et l’âme du spectacle.

Époustouflant Pierre-Olivier Grondin

Et ils sont extrêmement bien servis par la troupe entière, à commencer par Pierre-Olivier Grondin qui incarne un Galileo époustouflant et irréprochable en tout point. Que ce soit en atteignant les cimes vocales que commandent les airs de Queen ou encore en jouant les héros aussi imparfaits que comiques, le comédien et chanteur montre qu’il a l’étoffe des plus grands dans le domaine.

À ses côtés, Frédérique Cyr-Deschênes se distingue également en insufflant au personnage de Scaramouche toute la bravade nécessaire, et ce, avec un naturel absolument désarmant.

Quant à Annie Villeneuve, elle impressionne tout autant vocalement, certes, mais fait également preuve d’un talent évident pour le jeu. Son entrée en scène – méconnaissable dans le costume flamboyant de l’infâme Killer Queen – restera gravée dans notre mémoire encore longtemps.

Du côté de l’ensemble, on s’en voudrait de passer sous silence la présence d’Elisabeth Gauthier Pelletier qui, par son agilité vocale, son charisme et son magnétisme, commande l’attention et vole la vedette à maintes reprises.

Et un mot pour les puristes, ceux pour qui les airs de Queen relèvent du sacré et revêtent un caractère intouchable: soyez rassurés, ces titres intemporels ne pourraient être tombés entre de meilleures mains.

Freddie Mercury en serait fier. Très fier, même.

• La comédie musicale We Will Rock You tiendra l’affiche du Théâtre St-Denis jusqu’au 18 mai. Elle s’installera ensuite au Théâtre Capitole de Québec du 20 juin au 13 juillet, puis à l’amphithéâtre Cogeco de Trois-Rivières les 5 et 6 septembre, et au Théâtre du Casino du Lac-Leamy de Gatineau à partir du 2 octobre. Pour tous les détails: gestev.com