Critique de «Horizon: une saga américaine – Chapitre 1»: Kevin Costner et l’amour de l’histoire ancienne

Isabelle Hontebeyrie
Massacre de pionniers, paysages superbes, nombre ahurissant de personnages, Amérindiens, etc., Kevin Costner semble se complaire dans un passéisme qui, pour l’instant, ne mène pas à grand-chose... si ce n’est la démonstration de la beauté de l’Ouest américain.
Le long métrage de 181 minutes (oui, c’est bien 3h01) débute en 1859 alors que des pionniers examinent les berges d’une rivière afin d’y construire leur demeure. Attirés dans l’Ouest par un prospectus, ils ne tardent pas à être tués par des Amérindiens.

Quelques années plus tard, en 1863, le lieu est devenu une ville bruyante et pleine d’activité. Rapidement, on change d’endroit et on se retrouve au Montana où Frances Kittredge (Sienna Miller) et sa fille parviennent à survivre (je vous passe la méthode) au raid d’une tribu sur leurs maisons. Frances ne tarde pas à faire de l’œil au lieutenant Trent Gephardt (Sam Worthington), officier unioniste arrivé trop tard. Dans le Wyoming, Marigold (Abbey Lee), une prostituée, et son fils sont aidés par Hayes Ellison (Kevin Costner). Puis, encore ailleurs, Matthew Van Weyden (Luke Wilson) tente de mener des wagons de pionniers le long de la Santa Fe Trail.
Il y a d’autres personnages, une armée, trop d’ailleurs, diront certains avec raison. Car on s’y perd, comme si Kevin Costner, auteur du scénario, et Jon S. Baird, le coauteur, ne savaient plus où donner de la tête dans la montagne de documents chroniquant cette irrésistible avancée des Américains vers l’Ouest.

On aura compris que le réalisateur de Il danse avec les loups ne fait pas dans la dentelle ni la demi-mesure. Il peint ses personnages à grands coups de dialogues parfois incompréhensibles, et de scènes tronquées un peu brutalement (ou carrément coupées) au montage.
Mais, si les personnages n’ont pour l’instant presque aucun rapport les uns avec les autres (et l’on se doute que le lien finira par être évident au deuxième volet), Kevin Costner prend tout son temps pour les paysages. La nature superbe et majestueuse se déploie alors devant le spectateur, l’aidant à comprendre l’attrait du western. Oui, on attend le second volet, pas parce que celui-ci est un chef-d’œuvre, mais pour savoir où le cinéaste veut en venir. Car, malheureusement, ce chapitre 1 n’apporte aucune réponse.

Note: 3 sur 5
Horizon: une saga américaine – Chapitre 1 est actuellement en salle.