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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Critique de «Guerre civile»: Quand le Texas et la Californie font sécession

CAPTURE TIRÉE DE LA BANDE-ANNONCE DU FILM «GUERRE CIVILE»
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Isabelle Hontebeyrie

2024-04-12T00:00:00Z
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Dans son nouveau film, Alex Garland (Ex Machina) examine la violence d’une guerre civile américaine, et plonge Kirsten Dunst, Wagner Moura et Cailee Spaeny dans le conflit.

«Guerre civile» n’est pas un film d’action ni même un pamphlet politique – de la même manière qu’Ex Machina n’était pas un long métrage à la Terminator. Ici, Alex Garland, comme dans toutes ses autres œuvres, provoque une réflexion sur un thème brûlant d’actualité.

CAPTURE TIRÉE DE LA BANDE-ANNONCE DU FILM «GUERRE CIVILE»
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On le sait, nos voisins du Sud sont en pleine crise politique, les deux camps ne cessent de s’invectiver à quelques mois de l’élection présidentielle. Le scénario de Garland, pensé à l’aube de la campagne présidentielle précédente et au début de la pandémie ne s’intéresse pas aux questions politiques, pas plus qu’il ne précise les raisons de la sécession du Texas et de la Californie.

Car les deux États les plus grands de l’Union forment désormais l’Alliance de l’Ouest, dont l’objectif est de renverser le président (Nick Offerman), dictateur brutal qui s’est arrogé un troisième mandat.

Lee (Kirsten Dunst) et Joel (Wagner Moura) sont un duo de reporters de guerre. Elle est une vétérane des conflits meurtriers, dure, professionnelle, aguerrie. Lui est son sidekick, le débrouillard qui conduit le camion et qui s’assure qu’elle reste en vie. 

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CAPTURE TIRÉE DE LA BANDE-ANNONCE DU FILM «GUERRE CIVILE»
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Ce tandem parfait tombe sur la toute jeune et très ambitieuse Jessie (Cailee Spaeny, qui était la Priscilla Presley de Sofia Coppola) et la prend sous son aile. Et Sammy (Stephen McKinley Henderson), le mentor de Lee, se joint au trio par hasard.

Le quatuor a pour objectif Washington, D.C. afin de tenter d’obtenir une entrevue avec le président – et aussi, d’assister à son renversement si l’occasion se présente. Partant de New York, les journalistes sont donc pris dans le feu roulant d’une guerre particulièrement inhumaine parce qu’elle est civile. 

Lynchages, exactions, tirs nourris, assauts de l’armée, fosses communes... la liste des horreurs dont ils seront témoins est longue, Guerre civile se voulant le film antiguerre par excellence, ainsi que nous le rappelait Alex Garland en entrevue.

CAPTURE TIRÉE DE LA BANDE-ANNONCE DU FILM «GUERRE CIVILE»
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Et le cinéaste atteint son objectif. La guerre est montrée dans toute sa violence et sa cruauté absurdes – les scènes avec Jesse Plemons sont un concentré d’absurdité patriotique –, le métier de reporter de guerre est savamment décrit – causes des traumatismes incluses – et l’inanité du conflit – de tous les conflits – devient rapidement une évidence.

On salue les dialogues incisifs, souvent d’un humour grinçant, la performance des acteurs – dont Kirsten Dunst, phénoménale –, la trame sonore impeccable ainsi que les scènes de combat qui plongent le spectateur au milieu d’un conflit qu’il ne comprend pas, immersion dont on ressort sonné, troublé et profondément bouleversé.

Note: 4 sur 5

Le film Guerre civile prend l'affiche le 12 avril.

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