Critique de «40 acres»: après l’apocalypse

Dans la foulée de 28 ans plus tard, 40 acres est le premier long métrage du réalisateur prometteur R.T. Thorne, qui s’intéresse ici à une famille de survivants.

Une pandémie a tué quasiment tous les animaux, ce qui a créé une famine mondiale. La terre et les fermes sont donc devenues des objets de convoitise, apprend-on dans l’introduction. Et l’on rentre immédiatement dans le vif du sujet en assistant à la tentative d’invasion d’une ferme par un groupe de survivants.

Mais la ferme est défendue bec et ongles par Hailey (l’excellente Danielle Deadwyler, vue en mère du garçonnet tué dans Till, sorti en 2022), son conjoint Galen (Michael Greyeyes) et les enfants de cette famille recomposée, Raine (Leenah Robinson), Manny (Kataem O’Connor) et Danis (Jaeda LeBlanc).

Car la terre, située au Canada, est dans la famille de Hailey depuis la fuite de ses ancêtres d’une plantation en Georgie –, le titre 40 acres prend tout son sens puisqu’il fait référence à la mesure du gouvernement américain accordant aux anciens esclaves, après la Guerre de Sécession, «40 acres et une mule».

Le long métrage devient ensuite un suspense de survie, parfaitement anxiogène. Hailey et les siens résisteront-ils aux assauts répétés des envahisseurs? Sauront-ils, eux aussi, assurer l’avenir de la ferme, surtout avec l’arrivée de Dawn (Milcania Diaz-Rojas) de qui Manny tombe amoureux?

Mais 40 acres est également une réflexion sur ce que l’on est prêt à faire pour vivre, sur la cohésion d’une cellule familiale, les sacrifices nécessaires ainsi qu’un examen des liens qui existent entre les Afro-Américains et les autochtones, liens tissés pendant la période de l’esclavage.

Moins éclaté et flamboyant que l’excellent 28 ans plus tard, ce solide 40 acres est illuminé par la prestation de Danielle Deadwyler qui apporte à son personnage toute la dureté et la fermeté nécessaires.

Note: 3 sur 5

40 acres ravira les amateurs de films postapocalyptiques dès le 4 juillet.