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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

CRITIQUE | «Boots» sur Netflix: Quand «Full Metal Jacket» rencontre... «Heartstopper»

Liam Oh et Miles Heizer dans une scène de la série Boots.
Liam Oh et Miles Heizer dans une scène de la série Boots. Photo fournie par Netflix
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Photo portrait de Bruno Lapointe

Bruno Lapointe

2025-10-09T07:05:00Z
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On croyait avoir affaire à une comédie dramatique légère, voire anodine ou même vide. Pourtant, Netflix livre avec Boots un récit drôle, certes, mais surtout captivant, touchant et d’une étonnante profondeur. 

Le jeune Cameron a besoin d’un changement dans sa vie. À l’aube de l’âge adulte et élevé par une mère monoparentale excentrique, cet Américain décidera de s’enrôler dans les Marines pour y suivre son meilleur ami et, du même coup, fuir son quotidien morne du début des années 1990. Le hic? Il devra cacher son homosexualité – à l’époque proscrite dans les forces armées – qui lui a causé bien des tourments dans les halls de son école secondaire.

C’est ainsi qu’il verrouillera à double tour la porte du garde-robe avant de pousser la porte du dortoir du camp d’entraînement pour amorcer son service militaire. Et c’est au cours de ces 13 semaines de formation, scindées en 8 épisodes, qu’on le suivra. En cours de route, il développera des liens insoupçonnés avec les autres recrues, s’affranchira de son passé... et développera peut-être même un béguin pour un de ses compatriotes.

Du livre à l’écran

En adaptant les mémoires The Pink Marine, parus en 2016, Netflix ne nous ramène pas simplement dans l’époque révolue où l’orientation sexuelle était motif de discrimination dans les forces armées. Certes, il y a ici et là des allusions aux Golden Girls et aux succès de Wilson Philips ou encore George Michael, mais Boots est bien plus que le récit d’un jeune homosexuel. On nous plonge tête première dans la réalité dure et parfois impitoyable des camps d’entraînement militaires.

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Angus O'Brien et Miles Heizer dans une scène de la série Boots.
Angus O'Brien et Miles Heizer dans une scène de la série Boots. Photo fournie par Netflix

Les conflits affluent, les liens fraternels se tissent, la quête du dépassement de soi est omniprésente, les étapes de la formation sont exigeantes et brutales... on dresse un portrait franc, peu édulcoré, de ce à quoi se soumettaient à l’époque ces jeunes hommes désireux de défendre les États-Unis d’Amérique au risque de leur vie.

Tout ça, c’est saupoudré de pointes d’humour caustique, savamment débitées par le personnage principal.

Le magnétisme de Miles Heizer

On s’attache d’ailleurs rapidement à ce Cameron grâce au magnétisme de Miles Heizer, révélé grâce aux séries Parenthood puis 13 Reasons Why. Malgré son âge – il a soufflé 31 bougies il y a quelques mois –, l’acteur parvient à incarner toute la candeur et l’énergie juvénile que commande le personnage.

Les télévores seront également heureux de retrouver à l’écran Vera Farmiga, fabuleuse comme toujours dans le rôle de la mère de Cameron qui tente tant bien que mal de composer avec le départ de son fils. On se désole néanmoins que son talent soit sous-utilisé, souvent confiné à des scènes de moindre envergure.

N’empêche, Boots s'avère un délicieux bonbon télévisuel qu’on déballe avec grand enthousiasme... et dont on espère déjà ardemment une seconde ration.


  • La série Boots est disponible à compter d’aujourd’hui sur Netflix.
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