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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Crise politique en France: Macron veut nommer rapidement un nouveau Premier ministre

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AFP

2025-09-09T12:28:03Z
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Emmanuel Macron entend nommer rapidement un nouveau Premier ministre, après avoir reçu mardi la démission de François Bayrou, renversé la veille par les députés lors d'un vote qui a replongé la France dans une crise politique et budgétaire.

• À lire aussi: Le gouvernement Bayrou renversé par une motion de censure

Le chef du gouvernement a franchi peu avant 13h30 (11h30 GMT) la grille du palais présidentiel à bord de sa voiture de fonction pour un dernier entretien avec le président.

Le chef de l'État avait «pris acte» dès lundi du refus des députés d'apporter leur confiance à M. Bayrou et promis de nommer dans les «tout prochains jours» son successeur.

Emmanuel Macron est de nouveau confronté au casse-tête qui se pose à lui depuis plus d'un an: trouver un Premier ministre susceptible de survivre dans un paysage parlementaire sans majorité, divisé en trois blocs (alliance de gauche, centre-droit, extrême droite) depuis la dissolution de juin 2024.

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Le prochain Premier ministre sera le cinquième depuis le début du deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron en 2022, et son troisième en un an. Du jamais-vu dans le régime de la Ve République, proclamée en 1958 et longtemps réputée pour sa stabilité.

Selon un interlocuteur régulier d'Emmanuel Macron, un Premier ministre devrait être nommé d'ici la fin de la semaine, avant le départ du président pour New York où il doit reconnaître les 22-23 septembre l'État de Palestine à l'ONU.

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Le nom du ministre des Armées Sébastien Lecornu, intime du chef de l'État issu de la droite, revient avec insistance comme celui qui aura la lourde tâche de bâtir une coalition dans un paysage politique français profondément morcelé.

«Débordements»

Après avoir fait tomber François Bayrou sur son projet de budget prévoyant 44 milliards d'économies pour tenter de réduire la colossale dette publique (114% du PIB), les partis campaient mardi sur leurs positions.

Le Rassemblement national (extrême droite), qui continue de réclamer de nouvelles élections législatives, a promis par la voix son président Jordan Bardella de censurer tout Premier ministre qui ne voudrait pas «rompre avec la politique menée depuis huit ans».

La gauche radicale appelle de son côté à la démission du président, qui l'a exclue.

Le Parti socialiste, lui, répète que la gauche, arrivée en tête aux dernières législatives, doit prendre la tête du gouvernement.

Il y a «urgence à nommer un Premier ministre», a estimé le ministre de l'Intérieur et chef du parti de droite traditionnelle Les Républicains, Bruno Retailleau, en excluant dans la foulée de participer à un gouvernement dirigé par la gauche.

«Nous avons besoin très rapidement d'un Premier ministre pour que le pouvoir soit incarné», a-t-il fait valoir, en alertant sur «un mois de septembre propice à tous les débordements».

Mouvements sociaux

Un mouvement, né durant l'été sur les réseaux sociaux sous le slogan «Bloquons tout», soutenu par certains syndicats et la gauche radicale, a appelé à paralyser le pays mercredi, sur fond de défiance généralisée envers Emmanuel Macron, dont la cote de popularité est au plus bas depuis son arrivée au pouvoir en 2017 (environ 77% de mécontents selon un récent sondage).

Quelque 80 000 gendarmes et policiers seront mobilisés mercredi dans le pays où des centaines d'actions sont prévues.

La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) prévoit des perturbations et des retards dans les aéroports.

Mais la portée réelle de la mobilisation - qui rappelle à certains égards celle des «gilets jaunes» qui a secoué la France en 2018-2019 - reste incertaine.

L'ensemble des organisations syndicales ont en outre appelé à des grèves et manifestations le 18 septembre.

La réaction des marchés et des investisseurs est également scrutée de près.

Vendredi, l'agence Fitch doit annoncer la note de la dette française, avec une possible dégradation dans ce contexte d'incertitude.

Mardi, le rendement de l'emprunt français à dix ans était au niveau de celui de l'Italie, une situation inédite depuis une quinzaine d'années au moins, alors que l'Italie a longtemps été considérée parmi les mauvais élèves en Europe en termes de maîtrise de sa dette publique.

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