Crise du verglas: «On ne s’attendait pas à ce qui arriverait les prochains jours»
TVA Nouvelles
Du 5 au 9 janvier 1998, près de 180 millimètres de pluie verglaçante ont paralysé le sud du Québec.
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Ceux qui ont vécu la crise du verglas s’en souviennent comme si c’était hier.
À Saint-Jean-sur-Richelieu, ceux qui sont restés le plus longtemps sans courant, dans ce qu'on a appelé "le triangle noir", partagent leurs souvenirs avec notre journaliste Philippe Bessette.
«J'ai dit à mon garçon "mets tes patins, on va aller patiner dehors"», explique Pierre Rathé, citoyen de Saint-Luc. «On a patiné partout dans la rue, on a eu du plaisir comme ça ne se peut pas, mais on ne s’attendait pas à ce qui arriverait les prochains jours.»

«On a pas idée à quel point tous nos appareils électriques font du bruit», se remémore Marie-Ève Landry, citoyenne de Marieville . «Là, silence noir, on pouvait entendre la glace et les arbres craquer.»

«La sensation de prendre une douche après une semaine qu'on n'a pas pu se laver, c'était très agréable», lâche Josée Poissant, citoyenne de Saint-Jean-sur-Richelieu.

C'est tout près du boulevard Saint-Luc à Saint-Jean-sur-Richelieu que des centaines de citoyens venaient chercher leur bois.
«Il y avait des files d'attente aussi énormes aux stations d'essence qui étaient ouvertes à l'occasion», dit M. Rathé. «À la minute que c'était ouvert, c'était la grosse file d'attente.»
Certains se rappellent la hausse des cas d’Influenza
À court de ressources, à l'hôpital ou dans les cliniques dispensaires, les médecins devaient se débrouiller.
«On dit toujours qu'on avait une lampe de poche, trois aspirines et cinq matelas pour traiter nos patients», explique le Dr Richard Dumouchel. «C'était à peu près ce qu'on avait.»

La crise du verglas n’a pas seulement plongé plusieurs résidents de la province dans la noirceur totale, mais a aussi aidé à la propagation du virus de l’influenza en raison des regroupements.
«On a dû regrouper des personnes âgées dans des centres d'hébergement parce que les différentes résidences n’avaient pas accès à de l'électricité ni des génératrices», explique le Dr Dumouchel. «Ça a entraîné à ce moment-là une hécatombe dans cette population où il y a eu de nombreux cas d'influenza.»
- Écoutez l'entrevue de Marie-André Leclerc avec Steve Flanagan via QUB radio :
Coûts très élevés
Cet épisode météorologique a été l’un des plus coûteux de l’histoire de la province.
Les pertes financières pour les entreprises québécoises ont été évaluées à 250 millions $.
Le coût de rétablissement immédiat et de reconstruction des structures après le verglas pour Hydro-Québec s’élevait quant à lui à un milliard $.
D’ailleurs, 10 000 personnes ont été nécessaires pour reconstruire le réseau, incluant des militaires, des sous-traitants et des employés d'Hydro-Québec.