Crise du logement: Valérie Plante opte pour les Timbits et la pensée magique


Josée Legault
Jeudi dernier, je demandais sur quelle planète ou dans quel château vivait France-Élaine Duranceau, la très inutile ministre de l’Habitation.
Réputée pour son mépris évident envers les locataires, elle venait en plus de leur conseiller de se chercher du «coaching» pour tenter de se loger dans la pire crise du logement de l’histoire moderne du Québec. Pitoyable.
Côté déconnexion du réel, la ministre n’est cependant pas seule.
Dans les jours précédant les déménagements, Valérie Plante, mairesse de Montréal, était quant à elle en tournée à Paris pour le 10e anniversaire de la COP21.
Au jour J, de retour dans la métropole, elle s’est alors filmée en train de distribuer des Timbits à de nouveaux locataires tout souriants. En pleine crise, c’était surréaliste.
Sans blague?
Quelques jours plus tard, réagissant aux propos déplacés de la ministre Duranceau, la mairesse versait à son tour dans la pensée magique.
Se disant choquée par la hausse fulgurante de 71% du prix des loyers depuis 2019, Mme Plante semblait découvrir qu’il y a des locateurs «qui augmentent le prix des loyers et ça entraîne cette mouvance-là». Sans blague?
Elle-même propriétaire, quelle est sa «solution»? «Il faut qu’il y ait une responsabilisation», a-t-elle dit, «une compréhension des propriétaires, comme quoi d’augmenter les prix de cette façon-là, ça n’a pas de bon sens. C’est inacceptable. Inacceptable».
Fallait y penser...
Eh oui. Fallait y penser. Au lieu de créer un registre obligatoire des baux et exiger de la ministre Duranceau un vrai contrôle des loyers et de redonner aux locataires le droit à céder leur bail au même prix, la mairesse demande aux locateurs qui sont voraces de l’être un tantinet moins... Wow.
Et après, face à l’inaction béate et au déni du réel qui sévissent de la mairie de Montréal à l’Assemblée nationale, on s’étonnera de voir la crise du logement s’aggraver au lieu de s’atténuer.
Comme quoi, que des décideurs soient de gauche ou de droite, pour les locataires, c’est le même baratin d’une même futilité sidérale.