Crise du logement: tannée d’avoir un Airbnb comme voisin
Mère de trois enfants, Tara Cook endure les touristes qui sonnent à toute heure de la nuit
Anouk Lebel
Une mère de famille qui habite au-dessus d’un appartement loué sur Airbnb voudrait déménager, mais est découragée par le prix des loyers et la crise du logement à Montréal.
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«Tout est tellement cher. C’est dur de trouver quelque chose d’abordable et les enfants vont à l’école dans le quartier», soupire Tara Cook.
La mère de trois enfants de 11 à 15 ans habite depuis cinq ans au dernier étage d’un triplex du sud-ouest de Montréal.
Elle explique qu’il y a deux ou trois ans, les nouveaux propriétaires l’ont rénové pour le louer à des touristes sur Airbnb.
«On a enduré le bruit des travaux pendant un mois. [...] Après, ça n’arrêtait pas de sonner à la porte, parfois aux petites heures du matin», raconte Mme Cook.
«Trop de bruit»
Elle soutient qu’ironiquement, sa propriétaire l’a textée plusieurs fois parce que des touristes se sont plaints du bruit à l’étage.
«Elle veut que je parte. Elle n’arrête pas de me répéter que mes enfants font trop de bruit. Elle n’arrête pas de me dire de partir si je ne peux pas être tranquille», dit-elle.
«Ce n’est pas ça, la principale raison», l’interrompt son fils, Daniel. Selon sa sœur cadette et lui, les propriétaires veulent plutôt transformer leur appartement en un autre Airbnb.
Le logement du dessous est loué sur la plateforme. Quatre chambres avec un numéro d’enregistrement de «résidence principale» à cette adresse étaient affichées à la mi-juin, a pu confirmer Le Journal.
Dans une résidence principale, louer des chambres qui peuvent être réservées séparément est interdit, a confirmé le ministère du Tourisme par courriel.
Notre Bureau d’enquête a découvert que ce cas était loin d’être isolé. Des centaines de personnes prétendent ainsi louer leur résidence principale sur Airbnb, alors qu’elles n’y habitent pas.
Une fausse résidence principale
Dans le cas de l’immeuble où habite Mme Cook, le permis pour établissement de résidence principale est au nom des propriétaires, Quan Liang Yu et Jiang Wei.
Nous avons plutôt retrouvé Mme Wei un vendredi soir à l’adresse où le couple reçoit son compte de taxes foncières. Il s’agit d’une maison de trois étages d’une valeur de plus de 1,3 M$ au flanc du mont Royal.
Mme Wei n’a pas répondu à nos appels et n’a pas voulu répondre à nos questions lorsque rencontrée à sa résidence. Joint au téléphone, Quan Liang Yu a refusé notre demande d’entrevue.
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