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Crise du logement: elle devra vivre dans sa fourgonnette

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Photo portrait de Maude  Larin-Kieran

Maude Larin-Kieran

2024-05-05T04:00:00Z
2024-05-06T13:51:35Z
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Les effets de la crise du logement vont bientôt forcer une femme de 42 ans à vivre dans sa minifourgonnette, n’ayant pas le budget suffisant pour se payer un loyer. Nous avons rencontré celle qui témoigne de sa situation dans une vidéo TikTok virale, où elle constate ne pas être la seule victime de la pénurie de logements. 

«Je suis rendue là. Je me sens honteuse. Je suis fâchée après moi, mais aussi après le gouvernement, qui gère ça comme on gère un dossier. Non, ce n’est pas un dossier, c’est une crise!» s'est exclamée Nadia Gagné.

La femme, qui habite sur la Rive-Sud de Montréal, doit trouver un nouvel endroit où habiter après une séparation. Comme elle a été «femme au foyer» durant les sept dernières années, elle a peu d’économies.

Maude Larin-Kieran/Agence QMI
Maude Larin-Kieran/Agence QMI

D’ici deux semaines, elle se verra donc dans l’obligation de vivre dans sa minifourgonnette, une solution de dernier recours. Elle espère y habiter huit mois, le temps d’amasser suffisamment d’argent pour trouver un logement avant l’arrivée du temps froid.

«Je fais de la livraison avec une application parfois, mais le prix de l'essence est cher et c’est payé en dessous du salaire minimum... Habiter dans une fourgonnette, c’est une chose, mais il faut que j’aie des revenus aussi», a-t-elle ajouté, disant se chercher du travail.

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Son quotidien sur TikTok

Lorsqu’elle a su qu’elle devrait déménager dans sa minifourgonnette, Mme Gagné a décidé de partager son vécu sur TikTok. Sa première vidéo sur le sujet, publiée le 29 avril, a récolté plus de 45 000 vues. Depuis, elle a reçu de nombreux témoignages de personnes qui se retrouvent dans une situation similaire ou qui songent à adopter le même mode de vie qu’elle.

«J'ai eu beaucoup de témoignages, même de gens qui ont une maison en banlieue. Tout le monde se sent pris avec la crise du logement. Ça touche toutes les classes sociales, tout le monde», a constaté la quarantenaire.

Avant d’en arriver à vivre dans sa minifourgonnette, Mme Gagné a évalué plusieurs options. Elle a considéré camper dans une tente sur un terrain de camping ou louer une chambre en colocation à Montréal, mais ces options s’avèrent trop chères pour son budget.

Dans la métropole, le prix moyen des loyers a connu une hausse record de 7,9%, alors que le taux d’inoccupation se situe à 1,5%, selon les données de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).

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Sous ses vidéos, plusieurs abonnés lui suggèrent de faire une demande «pour une habitation à loyer modique (HLM)», une solution qu’elle considère toutefois comme inaccessible à court terme.

«J’étais sur une liste d’attente pour un HLM pendant plusieurs années, mais j’ai rencontré mon conjoint qui avait de bons revenus. J’ai donc perdu toutes mes années d’attente et je me retrouve [dans une situation] pire qu’avant», a relaté Mme Gagné.

Près de 24 000 personnes étaient toujours en attente pour l’une des 65 000 HLM situées dans l’agglomération de Montréal, selon les données les plus récentes de l’Office municipal d’habitation de Montréal. Le temps d’attente peut atteindre plusieurs années.

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Peur pour la suite

Maintenant qu’elle n’a plus d’autre choix, Mme Gagné a «extrêmement peur» de ce qui l’attend. «Je ne connais pas la ville, j'ai peur de me faire achaler par la Ville, par la police.»

Mme Gagné indique avoir contacté quelques organismes qui pourraient lui venir en aide. Ses démarches n’ont toutefois pas abouti sur un plan d’aide concret.

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