Criminel racisé: Québec dénonce la sentence réduite en raison du racisme systémique


Patrick Bellerose
Le gouvernement Legault a dénoncé, mercredi, l’imposition d’une peine réduite tenant compte des discriminations systémiques auxquelles a été confronté un criminel racisé.
Pour le ministre responsable de la Lutte contre le racisme Chistopher Skeete, il s’agit d’une «triste première au Québec».
Selon le quotidien La Presse, la juge Magali Lepage s’est appuyée sur une évaluation de l’impact de l’origine ethnique ou culturelle afin de déterminer la sentence de Frank Paris, condamné pour trafic de cannabis et de haschich.
La juge a finalement opté pour une peine de 24 mois, comme proposée par la défense, soit près d’un an de moins que ce qui était réclamé par la poursuite.
«Bien que nous respections pleinement l’indépendance judiciaire, ce jugement soulève des questions fondamentales sur l’égalité des citoyens devant la justice. Créer deux classes de citoyens, selon leur origine, est préoccupant», écrit le ministre Skeete sur la plateforme X.
Le ministre ajoute que «le système de justice québécois doit demeurer juste et impartial».
«L’idée que l’origine ethnique puisse influencer la sévérité d’une peine remet en question le principe fondamental d’égalité devant la loi, estime-t-il. Nous appelons à une réflexion collective sur les implications de cette décision.»
Au bureau du ministre de la Justice Simon Jolin-Barrette, on s’est refusé à tout commentaire mercredi.