Crime organisé: l’opération Alliance, qui a décimé le clan Rizzuto jeudi, s’appuierait sur une accumulation de preuves «sans précédent»
C’est ce que des enquêteurs appelés à corroborer les aveux du tueur à gages Frédérick Silva allèguent dans des documents judiciaires

Eric Thibault, Félix Séguin, Jean-Louis Fortin et Maxime Deland
L’opération Alliance, à laquelle collabore le tueur à gages repenti Frédérick Silva et qui a mené à une première vague d’arrestations jeudi, aux dépens du clan Rizzuto, serait appuyée par un déluge d’éléments de preuve «sans précédent» au Québec pour une enquête en matière de complots pour meurtres.
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C’est du moins ce que des policiers allèguent dans des déclarations assermentées qui ont été déposées en Cour supérieure, il y a quelques mois, et dont notre Bureau d’enquête a pu prendre connaissance.
«Le volume de la divulgation en cours de préparation est sans précédent», peut-on lire dans l’un des documents judiciaires déposés par le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), à propos de cette enquête qui pourrait permettre aux autorités d’élucider une soixantaine de complots pour meurtres sur une période d’une vingtaine d’années, dans le crime organisé québécois.

Une foule d’éléments de preuve saisis
Parmi cette avalanche de preuves, on compte la saisie de nombreux téléphones cellulaires et de matériel informatique, dont le contenu doit être analysé et faire l’objet d’une expertise technologique.
C’est sans oublier des armes à feu, des munitions et des centaines de milliers de dollars en argent comptant.

De plus, la police attend des résultats d’analyses d’ADN sur des vêtements, des bouteilles et des mégots de cigarette qu’elle a confisqués lors des perquisitions.
La preuve accumulée pour le projet Alliance serait donc encore plus imposante que celle de l’opération Baladeur menée entre 2006 et 2009, lors de laquelle le tueur à gages Gérald Gallant avait confessé 28 meurtres, dont la plupart remontaient à la guerre des motards entre les Hells Angels et les Rock Machine.

Mais il est impossible pour l’instant de faire des comparaisons avec la fameuse opération SharQc de 2009 ayant visé 156 membres et associés des Hells Angels, dont la preuve, si elle était imprimée sur papier, serait haute comme 371 Empire State Building.
Déjà condamné à l’emprisonnement à perpétuité pour quatre meurtres, Frédérick Silva a ratifié un contrat à titre de «témoin spécial» avec la SQ, assorti d’une somme record dépassant les 3 000 000$ pour ses révélations aux autorités, a dévoilé en primeur notre Bureau d’enquête en février dernier.

Rappelons que les allégations des policiers dans les documents judiciaires de l’enquête Alliance n’ont pas encore été testées devant les tribunaux.
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