Crime organisé: l’ex-tueur à gages Serge Quesnel a vécu un «épisode psychotique» déclenché par le stress et sa consommation de cannabis
Le délateur, qui a avoué cinq meurtres pour le compte des Hells Angels, vient d’être libéré, après trois mois de détention


Eric Thibault
Le délateur Serge Quesnel vient de reprendre sa liberté après que des «comportements préoccupants» causés par sa consommation de cannabis et le stress eurent forcé sa détention durant trois mois.
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L’ex-tueur à gages des Hells Angels a toutefois dû s’engager à ne plus consommer de pot, une drogue maintenant légale et pour laquelle il a déjà eu une prescription médicale, selon une récente décision de la Commission des libérations conditionnelles du Canada.

Le délateur de 55 ans, qui a avoué cinq meurtres commis entre 1993 et 1995, devra également suivre à la lettre ses nouveaux traitements psychiatriques, d’après cette décision obtenue par notre Bureau d’enquête.
Originaire de Québec, le criminel repenti refait sa vie sous une nouvelle identité en occupant un emploi dont la Commission n’a pas précisé la nature et dans une région gardée secrète depuis qu’il a obtenu sa libération conditionnelle totale en 2015.
«Paranoïa»
Mais à la mi-avril, Quesnel a fait preuve d’un «comportement désordonné», inquiétant et «empreint de paranoïa».
Il a notamment contacté par écrit le service correctionnel fédéral pour se plaindre que sa banque avait «piraté son téléphone» et qu’elle le fraudait.
De plus, celui qui a témoigné pour la Couronne dans plusieurs procès de Hells Angels, dont le premier procès pour meurtres de l’ex-chef du gang de motards, Maurice «Mom» Boucher, en 1998, se sentait suivi et croyait que sa vie était en danger.

Problèmes financiers
Alarmées, les autorités ont alors fait appel aux policiers pour aller appréhender le délateur, qui a résisté à son arrestation.
L’ancien tueur des Hells a même menacé de «défigurer» l’un des agents chargés de l’arrêter, relate la Commission.
Un psychiatre qui a ensuite évalué Quesnel et qui lui a prescrit des médicaments a statué que ce dernier avait vécu un «épisode psychotique» déclenché, entre autres, par sa consommation de cannabis.
Quesnel, qui avait touché une somme record de 400 000$ de l’État pour collaborer avec la justice, s’est aussi dit stressé par des «préoccupations financières».

Le délateur a cependant assuré qu’il allait mieux, en ajoutant qu’il n’hésiterait pas à demander de l’aide rapidement si pareille situation devait se reproduire.
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