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L'article provient de Bureau d'enquête

Crime organisé: l’ex-tueur à gages Serge Quesnel a vécu un «épisode psychotique» déclenché par le stress et sa consommation de cannabis

Le délateur, qui a avoué cinq meurtres pour le compte des Hells Angels, vient d’être libéré, après trois mois de détention

Le délateur Serge Quesnel (à gauche) sur une photo prise en détention au début des années 1990.
Le délateur Serge Quesnel (à gauche) sur une photo prise en détention au début des années 1990. Photo d’archives
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Photo portrait de Eric Thibault

Eric Thibault

2025-08-19T19:15:00Z
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Le délateur Serge Quesnel vient de reprendre sa liberté après que des «comportements préoccupants» causés par sa consommation de cannabis et le stress eurent forcé sa détention durant trois mois.

• À lire aussi: Hells Angels: l’ex-tueur à gages devenu délateur Serge Quesnel ramené en détention

L’ex-tueur à gages des Hells Angels a toutefois dû s’engager à ne plus consommer de pot, une drogue maintenant légale et pour laquelle il a déjà eu une prescription médicale, selon une récente décision de la Commission des libérations conditionnelles du Canada.

Le délateur Serge Quesnel au palais de justice de Québec en janvier 1997.
Le délateur Serge Quesnel au palais de justice de Québec en janvier 1997. Photo d’archives

Le délateur de 55 ans, qui a avoué cinq meurtres commis entre 1993 et 1995, devra également suivre à la lettre ses nouveaux traitements psychiatriques, d’après cette décision obtenue par notre Bureau d’enquête.

Originaire de Québec, le criminel repenti refait sa vie sous une nouvelle identité en occupant un emploi dont la Commission n’a pas précisé la nature et dans une région gardée secrète depuis qu’il a obtenu sa libération conditionnelle totale en 2015.

«Paranoïa»

Mais à la mi-avril, Quesnel a fait preuve d’un «comportement désordonné», inquiétant et «empreint de paranoïa».

Il a notamment contacté par écrit le service correctionnel fédéral pour se plaindre que sa banque avait «piraté son téléphone» et qu’elle le fraudait.

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De plus, celui qui a témoigné pour la Couronne dans plusieurs procès de Hells Angels, dont le premier procès pour meurtres de l’ex-chef du gang de motards, Maurice «Mom» Boucher, en 1998, se sentait suivi et croyait que sa vie était en danger.

Maurice «Mom» Boucher, le chef des Hells Angels du chapitre Nomads, se fait photographier par les policiers qui souhaitent aussi documenter ses nombreux tatouages à l’effigie des Hells Angels à la suite de sa deuxième arrestation en prévision du second procès pour les meurtres des gardiens de prison Diane Lavigne et Pierre Rondeau, le 10 octobre 2000.
Maurice «Mom» Boucher, le chef des Hells Angels du chapitre Nomads, se fait photographier par les policiers qui souhaitent aussi documenter ses nombreux tatouages à l’effigie des Hells Angels à la suite de sa deuxième arrestation en prévision du second procès pour les meurtres des gardiens de prison Diane Lavigne et Pierre Rondeau, le 10 octobre 2000. Photo fournie par une source journalistique

Problèmes financiers

Alarmées, les autorités ont alors fait appel aux policiers pour aller appréhender le délateur, qui a résisté à son arrestation.

L’ancien tueur des Hells a même menacé de «défigurer» l’un des agents chargés de l’arrêter, relate la Commission.

Un psychiatre qui a ensuite évalué Quesnel et qui lui a prescrit des médicaments a statué que ce dernier avait vécu un «épisode psychotique» déclenché, entre autres, par sa consommation de cannabis.

Quesnel, qui avait touché une somme record de 400 000$ de l’État pour collaborer avec la justice, s’est aussi dit stressé par des «préoccupations financières».

Après être devenu délateur, Serge Quesnel s’est fait enlever ses tatouages aux frais de l’État, dont celui d’une larme près d’un de ses yeux.
Après être devenu délateur, Serge Quesnel s’est fait enlever ses tatouages aux frais de l’État, dont celui d’une larme près d’un de ses yeux. Photo Journal de Québec

Le délateur a cependant assuré qu’il allait mieux, en ajoutant qu’il n’hésiterait pas à demander de l’aide rapidement si pareille situation devait se reproduire.

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