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L'article provient de TVA Sports
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Cri du cœur de Leylah Fernandez

Leylah Fernandez en vedette dans une publicité de Morgan Stanley intitulée «Boundary» («limites» ou «barrières»), qui plaide pour que tombent les barrières qui empêchent les athlètes féminines de pratiquer le sport qu'elles aiment.
Leylah Fernandez en vedette dans une publicité de Morgan Stanley intitulée «Boundary» («limites» ou «barrières»), qui plaide pour que tombent les barrières qui empêchent les athlètes féminines de pratiquer le sport qu'elles aiment. Capture d'écran tirée de la chaîne YouTube de Morgan Stanley
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Photo portrait de Jessica Lapinski

Jessica Lapinski

2023-08-28T23:30:00Z
2023-08-29T00:16:00Z
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NEW YORK | Leylah Fernandez est la tête d’affiche d’une publicité de l’un de ses commanditaires, la banque américaine Morgan Stanley, qui est également depuis cette année l’une des partenaires de la WTA. Et l’on sent que le sujet de la pub intitulée Boundaries («limites» ou «barrières», dans ce cas-ci) interpelle particulièrement la Québécoise. 

Leylah, habituellement plutôt douce et souriante, durcit cette fois le ton quand elle aborde les inégalités entre les bourses touchées par les hommes et les femmes au tennis. 

La publicité de son commanditaire évoque les barrières – financières, surtout – que doivent encore faire tomber certaines athlètes féminines pour pouvoir pratiquer le sport qu’elles aiment. 

On y voit d’abord Leylah frappant des balles seule sur un terrain, avant d’être rejointe par plusieurs dizaines de jeunes joueuses (à voir ci-dessous).

«Chaque jour, chaque année, les femmes doivent faire tomber des barrières, a-t-elle répondu dimanche à New York à un collègue qui la questionnait sur sa participation à la publicité. Nous nous battons depuis si longtemps. Je pense que nous faisons un super boulot, notamment avec la WTA, mais il y a encore beaucoup de chemin à faire.» 

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La joueuse de 21 ans, actuellement 67e au classement mondial, a amassé 1,1M$ en tournois cette saison et environ 5,5 M$ depuis le début de sa carrière. 

La majorité de ses revenus proviennent toutefois de ses nombreux commanditaires. 

L’an dernier, le site spécialisé Sportico rapportait qu’entre mai 2021 et mai 2022, elle avait touché près de 6 M$ uniquement grâce à ses partenariats, dont Subway, les Avocats du Mexique et Gatorade, ce qui faisait de Fernandez la 10e athlète féminine la mieux payée de la planète.

Capture d'écran tirée d'une publicité de Subway
Capture d'écran tirée d'une publicité de Subway

Pire dans les plus petits tournois

L’enjeu de l’équité salariale au tennis n’a rien de nouveau et les joueuses ont fait des gains au fil des récentes années, notamment dans les tournois du Grand Chelem. 

En 1973, dans la foulée de la création de la WTA, le US Open est devenu la première épreuve majeure à offrir le même chèque aux hommes et aux femmes. 

Le 50e anniversaire de ces bourses équitables est d’ailleurs largement souligné sur le site du tournoi cette année, Billie Jean King, la légendaire joueuse qui a mené à bien la fondation du circuit féminin, figurant sur l’affiche publicitaire de la compétition. 

Mais il aura fallu du temps pour que tous emboîtent le pas. Ce n’est qu’en 2007 que Wimbledon a offert un prix égal à ses compétiteurs qu’importe leur sexe, devenant le dernier majeur à le faire. 

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La situation est toutefois encore plus criante dans les épreuves de catégorie inférieure, et même dans les tournois WTA 1000 – comme celui de Montréal –, qui sont les plus prestigieux du circuit derrière les tournois du Grand Chelem.  

Leylah Fernandez lors de sa défaite au troisième tour à Montréal, le 10 août dernier.
Leylah Fernandez lors de sa défaite au troisième tour à Montréal, le 10 août dernier. Photo Getty Images via AFP

Parfois dans le rouge

Le New York Times rapportait qu’avant que soit annoncé, en juin dernier, que ces épreuves ainsi que celles de catégorie 500 offriraient la même bourse aux femmes et aux hommes à compter de 2027, les joueuses de la WTA touchaient environ 0,80$ pour chaque dollar remporté par les joueurs de l'ATP. 

«Pourtant, je me déplace sur le circuit avec la même équipe qu’un homme. Mais parfois, il m’arrive de quitter un tournoi dans le rouge, ce qui n’est vraiment pas facile pour nous, les joueuses», a pointé Fernandez. 

Un revenu garanti chez les hommes

Cette réalité, elle existe aussi sur l’ATP, bien sûr. 

La semaine dernière, le circuit masculin annonçait la mise en place d’un revenu garanti pour les joueurs classés parmi les 250 meilleurs au monde, afin de les aider à «planifier leur saison avec plus de certitudes, à mieux se concentrer sur leur jeu et à investir dans leur équipe». 

La WTA n’a pour l’instant pas annoncé son intention d’emboîter le pas.

«Nous avançons, a soutenu Leylah. Mais il faut continuer à trouver des solutions.»

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