Cri du cœur à Mark Carney: Loge m’entraide presse Ottawa de sauver un projet de logements sociaux à Jonquière
Alex Martin
L’organisme Loge m’entraide implore le gouvernement fédéral d’intervenir pour éviter l’échec d’un projet de logements sociaux attendu depuis 12 ans à Jonquière. Son appel s’adresse directement au premier ministre du Canada, Mark Carney, à qui il reste 30 jours pour agir.
L’organisme a jusqu’au 14 août pour signer un contrat de construction. Faute de quoi, une subvention provinciale de 3,2 millions de dollars arrivera à échéance et sera perdue.
« On est à 30 jours de perdre 3,2 millions... C’est majeur comme situation », affirme Sonia Côté, coordonnatrice de Loge m’entraide.

Pour compléter le financement, l’organisme demande à Ottawa une subvention de 1,1 million de dollars et un prêt de 50 ans à même le Fonds de logement abordable. Une lettre a été envoyée en mai au premier ministre et à son ministre du Logement, Gregor Robertson, mais aucune réponse concrète n’a été donnée.
« On nous félicite pour notre travail, pour notre acharnement... mais on n’a pas de réponse claire. On se bat dans le vide, en plein mois de juillet, pendant que les fonctionnaires sont en vacances. Aidez-nous !», lance Mme Côté.
Depuis 2013, Loge m’entraide a mené 22 actions collectives, récolté 520 000 $ en dons, et présenté une pétition signée par 5600 personnes. En mars dernier, la Ville de Saguenay a cédé un terrain situé sur la rue Saint-Alexandre, accordé un congé de taxes de 10 ans et versé une aide de 564 000 $.

« On ne peut pas laisser tomber un projet destiné à des personnes appauvries qui se battent depuis 12 ans. Ce serait impensable, ça va à l’encontre de tout le discours gouvernemental sur la crise du logement », déplore-t-elle.
Selon les informations transmises par Ottawa, le Fonds de logement abordable serait à sec. Mais pour Loge m’entraide, il en va d’un choix politique.
« Je comprends qu’on est à Saguenay, et que le Canada est grand... mais les locataires appauvries ici sont aussi importants que ceux de Toronto, Calgary ou Vancouver », ajoute Mme Côté.
Sans engagement fédéral d’ici le 14 août, l’organisme pourrait être forcé de demander un report au gouvernement du Québec... en espérant maintenir vivant un projet qui repose sur 12 ans de lutte communautaire.
Le cabinet du premier ministre n'a pas répondu à notre demande d'entrevue.