Crainte de la privatisation d’Hydro-Québec: manifestation nationale contre le projet de loi 69

Nicolas St-Pierre
Plus d’une centaine de travailleurs d’Hydro-Québec ainsi que de nombreux citoyens se sont rassemblés devant l’Assemblée nationale, samedi, dans le but de faire entendre leur mécontentement face au projet de loi 69, alors qu’ils craignent une future privatisation de la société d’État.
«Ce n’est pas un mouvement de négociation ou de débat sur des conditions de travail. C’est un débat social, et on est là pour faire un rempart au gouvernement qui veut détruire les prochaines générations, qui vont payer le prix au bout du compte», s’est indigné le président du Syndicat canadien de la fonction publique au Québec (SCFP-Québec), Patrick Gloutney.

Rappelons que cette loi viendrait bousculer le monopole d’Hydro-Québec et permettrait notamment aux producteurs privés d’énergies renouvelables de vendre leur surplus en électricité à un voisin adjacent afin de rentabiliser leurs investissements.

«Le projet de loi 69, c’est un cheval de Troie. Est-ce qu’on veut, au Québec, laisser plus de place au privé pour développer des projets d’électricité? [...] Est-ce qu’on veut laisser plus de place au privé pour s’approprier nos cours d’eau? Bien c’est ce qu’il dit, le projet de loi 69», a lancé le député péquiste de Jean-Talon, Pascal Paradis.

«On est tannés en tab*****»
Au total, neuf rassemblements étaient organisés à travers la province, soit à Québec, Montréal, Trois-Rivières, Chicoutimi, Baie-Comeau, Rimouski, Rouyn-Noranda et Chibougamau.

La présidente de la Fédération des travailleurs et des travailleuses du Québec (FTQ), Magali Picard, a d’ailleurs critiqué sévèrement le gouvernement dans son allocution du côté de Montréal.
«Nos super comptables qui gèrent le Québec ont oublié que quand tu gères un pays, une province, tu ne le fais pas pour tes petits amis, tu le fais pour toute la population.»
«On est tannés en tab*****. [...] Enrichir les actionnaires privés et les multinationales étrangères plutôt que les québécoises et québécois, ça suffit», s’est également exclamé le député solidaire de Maurice-Richard, Haroun Bouazzi, lors du même rassemblement.

Si le premier ministre François Legault a été visé par de nombreuses critiques, il faut dire que le président‐directeur général d’Hydro‐Québec, Michael Sabia, et la ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Christine Fréchette, ont également été écorchés au passage, lors des nombreuses prises de parole ainsi que sur des affiches vues lors des rassemblements.