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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Tuerie à Uvalde: après la tristesse, la crainte d’être le prochain

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Photo portrait de Clara Loiseau

Clara Loiseau

2022-05-27T04:00:00Z
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UVALDE (Texas) | Après la tristesse, c’est la peur qui s’empare dorénavant d’enfants, parents et enseignants texans qui craignent être les prochains à être victime d’une fusillade si rien n’est fait pour les contrer.

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«Ça aurait pu être moi. Je pourrais être la prochaine, ça me fait peur. J’y pense chaque jour depuis la tuerie», laisse tomber Megan, 14 ans, alors qu’elle est venue se recueillir hier devant le palais de justice d’Uvalde.

En face du bâtiment, au square de la petite ville de 16 000 âmes, 21 croix blanches ont été érigées en hommage aux 21 victimes du massacre qui a eu lieu mardi matin à l’école primaire Robb.

Des enfants et des parents d’Uvalde sont venus hier, au petit parc central de la ville, déposer des fleurs et écrire des mots sur des croix blanches qui ont été érigées pour chacune des victimes de la tuerie.
Des enfants et des parents d’Uvalde sont venus hier, au petit parc central de la ville, déposer des fleurs et écrire des mots sur des croix blanches qui ont été érigées pour chacune des victimes de la tuerie. Photo AFP

Tout au long de la journée, hier, des centaines de personnes sont venues sous la chaleur écrasante s’y recueillir, prier, déposer des souvenirs, des fleurs ou même embrasser les crucifix.

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«Notre école était en lockdown à cause de l’alerte à l’autre école [Robb], c’était vraiment inquiétant. On ne pouvait pas sortir de notre classe, c’était juste après le dîner», explique Seth Guzman, 7 ans, alors qu’il est venu dessiner des cœurs avec sa petite sœur Tamara, 2 ans, sur les croix des victimes.

Pour leur mère, Sylvia Guzman, la crainte de vivre une situation dramatique semblable avec ses enfants est décuplée depuis la tragédie.

«Ça me fait tellement peur, surtout que cela arrive de plus en plus, et de plus en plus dans des petites villes. À chaque fois, on se demande si ce seront nos enfants les prochaines victimes», confie-t-elle en essuyant des larmes.

Sylvia Guzman et sa fille Tamara sont venues dessiner des cœurs sur chacune des croix.
Sylvia Guzman et sa fille Tamara sont venues dessiner des cœurs sur chacune des croix. Photo Clara Loiseau

Les profs aussi

Ovidia Molina, présidente de l’Association des professeurs de l’État du Texas, confie que le drame soulève une nouvelle fois la crainte des employés d’établissement scolaire.

« À chaque fois, ça nous rappelle que chaque jour nous pourrions être le prochain à être tué, être celui qui ne pourra pas rentrer chez soi et revoir sa famille», explique-t-elle.

«Il faut que les choses changent, il faut que le Texas montre qu’il a plus à cœur la vie et l’éducation des enfants plutôt que les armes», ajoute-t-elle.

Photo AFP
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Au Texas, dans certaines villes qui n’ont pas de service de police, certains employés d’établissements scolaires ont le droit de porter une arme lors de leur quart de travail.

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«Comment un professeur armé peut-être sûr qu’il ne blessera pas un enfant s’il doit tirer? Mais ce n’est pas ça qu’il faut apprendre et montrer aux enfants!» soutient celle qui est contre la légalisation des armes.

Communauté divisée

Du côté des citoyens et même des parents, le débat sur le contrôle des armes est au cœur de toutes les discussions et déchire bien des Américains.

Des citoyens se sont réunis pour prier avec beaucoup d’émotion.
Des citoyens se sont réunis pour prier avec beaucoup d’émotion. Photo Clara Loiseau

«Comment un jeune de 18 ans peut décider comme ça de s’acheter des armes aussi dangereuses sans que personne ne remette ça en question? C’est insensé!», s’alarme Karla, 19 ans, une étudiante de l’Université du Texas à San Antonio qui a décidé de venir apporter son aide aux familles des victimes.

«En 2021, le Texas a adopté une loi autorisant désormais les citoyens à pouvoir porter visiblement leur arme, depuis, j’ai toujours peur que quelqu’un rentre sur mon campus et décide de tirer n’importe qui sans raison», lâche Diandra, 19 ans.

De son côté, Sylvia Guzman dit comprendre l’importance du deuxième amendement, qui permet à tout citoyen américain de détenir une arme, mais estime qu’il manque clairement d’encadrement.

Photo AFP
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«On doit pouvoir nous défendre et défendre notre famille, mais il faut resserrer les lois», pense-t-elle.

Pour d’autres, ce n’est pas en empêchant le port d’arme que ces massacres s’arrêteront.

«Il faut arrêter de politiser cet évènement, le port d’arme n’a pas à être remis en cause. Si le mal veut frapper, il trouvera une manière de le faire, quoi qu’il arrive», a indiqué une mère de famille qui connaissait plusieurs des victimes.

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