Un élu quitte Projet Montréal dans la tourmente

Olivier Faucher
Un élu de Projet Montréal qui a fait l’objet d’une plainte pour agression sexuelle s’est retiré du caucus du parti, jeudi alors que les élections municipales se tiennent en fin de semaine.
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Craig Sauvé, qui est conseiller de Ville dans l’arrondissement Le Sud-Ouest, a décidé de quitter Projet Montréal « de son propre gré » afin « d’éviter de devenir une distraction » dans la campagne du parti, a-t-il écrit dans une publication Facebook mise en ligne jeudi soir.
Il maintient toutefois sa candidature aux prochaines élections et souhaite siéger comme indépendant. Comme la date limite du dépôt des candidatures est passée, son nom apparaîtra toujours avec Projet Montréal sur les bulletins de vote.
Selon les informations publiées par CBC jeudi matin, une femme aurait porté plainte contre un élu de Projet Montréal auprès de la directrice générale du parti, Marie-Dominique Giguère, pour des allégations d’agression sexuelle.
Vers 11h, Projet Montréal a publié un communiqué affirmant que Craig Sauvé niait les allégations, révélant du même coup l’identité du candidat visé.
Les faits qui lui sont reprochés se seraient produits en 2012. La police aurait pour sa part fermé le dossier en 2021.
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Allégation démentie
« Malgré le fait que je réfute complètement cette allégation, j’ai toujours tenu à traiter celle-ci de manière collaborative et respectueuse. Cela s’est fait à travers de la médiation en 2018 et en offrant ma collaboration dans une enquête approfondie de la police », a écrit M. Sauvé.
Plutôt dans la journée, la cheffe de Projet Montréal, Valérie Plante, avait pourtant défendu son candidat.
« Le dossier est clos. Le Service de police a fait son travail et a décidé que la plainte n’était pas recevable. Tout le processus a été fait en bonne et due forme, et à ce moment, pour moi, la présomption d’innocence [s’applique] », avait-elle expliqué.
En 2020, dans la foulée du mouvement #MeToo, Mme Plante affirmait qu’aucun élu de son équipe n’avait fait l’objet de dénonciation pour des actes à caractères sexuels.
Critiquée par Coderre
Le chef d’Ensemble Montréal, Denis Coderre, avait quant à lui demandé la démission de M. Sauvé après avoir pris connaissance du reportage.
« La mairesse a menti, elle était au courant. Pour elle, les allégations, c’est pas assez fort. Moi, je pense à la victime présentement », avait-il déclaré, en reprochant à son adversaire d’avoir la transparence « à deux vitesses », et de ne pas faire elle-même ce qu’elle préconise.
M. Sauvé est conseiller de ville dans l’arrondissement Le Sud-Ouest et a été élu pour la première fois en 2013. Il est aussi vice-président du conseil d’administration de la Société de transport de Montréal.
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-Avec la collaboration de Félix Lacerte-Gauthier