Cowboys fringants: «C’est notre plus gros trésor»
Le groupe a touché quatre générations d'admirateurs


Cédric Bélanger
Vedettes du dernier samedi soir d’avril au Centre Vidéotron, les Cowboys Fringants ont joué sur à peu près toutes les plus grandes scènes de la francophonie, mais ils retirent une plus grande fierté encore d’avoir su renouveler leur public après 25 ans.
• À lire aussi: Québec retrouve son effervescence
• À lire aussi: 20 concerts à voir ce printemps
• À lire aussi: Les Cowboys Fringants: un coffret spécial pour le 20e anniversaire de Break syndical
Que des gamins qui n’ont pas encore dix ans assistent à leurs concerts en nombre toujours plus grand que le précédent n’a pas échappé à l’attention de Karl Tremblay, Marie-Annick Lépine, Jean-François Pauzé et Jérôme Dupras.
«C’est notre plus grande réussite, notre plus gros trésor», a dit le chanteur Karl Tremblay lors d’une rencontre en coulisses, quelques heures avant leur concert à Québec, en constatant que quatre générations d’admirateurs chantaient désormais leurs succès.
«Les gens trippent autant sur les nouvelles chansons que sur les vieilles. Pour nous, c’est un peu un casse-tête lorsqu’il faut décider quelles tounes on fait. Alors, on pige dans tous nos albums», indique Karl Tremblay.
Le souci de visiter toutes les régions du Québec se veut un autre facteur qui joue en faveur des Cowboys, croit leur bassiste, Jérôme Dupras.
«On pourrait se contenter de faire trente festivals par année, puis après on fait d’autres choses. Ça ne nous tente pas toujours de faire douze heures de voiture pour aller voir les gens en Abitibi ou à la pointe de la Gaspésie, mais on le fait. Il y a des diffuseurs, un public, des gens qui ont envie de nous voir. On se fait un honneur, une fois par tournée, d’aller les voir et je pense que c’est apprécié.»
Les 11 000 personnes réunies au Centre Vidéotron, ce soir, auront d’ailleurs une petite attention. Se sachant dans le fief de Metallica au Québec, le groupe a décidé de troquer sa relecture de Smells Like Teen Spirit, de Nirvana, qu’ils ont faite depuis le début de la tournée, contre une reprise d’Enter Sandman.
L’important, c’est l’ambiance
Après avoir fait trois Centre Bell à l’automne 2021, un Paris-Bercy cet hiver et un premier Centre Vidéotron, que reste-t-il à accomplir?
«Nous sommes restés dans la francophonie, on n’a jamais testé d’autres marchés, observe Karl Tremblay. Avec le temps, nous avons eu des offres pour le Mexique, l’Allemagne, l’Angleterre, évidemment dans de plus petites salles. Ce sont des trucs que nous aurions dû faire il y a quinze ans, avant les enfants. Maintenant, ça nous tente moins de partir trois semaines pour défricher.»
«De toute façon, enchaîne Jérôme Dupras, je ne pense pas qu’on fonctionne avec une bucket list. Nous sommes davantage dans le privilège d’aller présenter notre spectacle, après deux ans où on a été inactifs. Peu importe la salle, c’est le public et l’ambiance qui comptent pour nous.»
Retour en Europe
Après Québec, le reste de 2022 et 2023 sera très occupé pour le groupe, en pleine tournée de l’album Les Antipodes. Au moins deux autres séjours en Europe sont à l’agenda, sans compter tous les concerts prévus au Québec, dont certains ne sont même pas encore annoncés.
«On se demande où on va réussir à prendre une semaine de congé», note Karl Tremblay.
«On y va à un rythme de deux ou trois shows par semaine», précise Jérôme Dupras.