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L'article provient de Le Journal de Montréal
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COVID-19: nouvelles restrictions à Pékin, qui ressemble à une ville fantôme

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2022-05-09T06:15:13Z
2022-05-09T13:02:09Z
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Des millions de Pékinois travaillent à domicile lundi à la suite d’un nouveau tour de vis aux mesures anti-COVID-19, la capitale chinoise de 22 millions d’habitants ressemblant quelque peu à une ville fantôme.

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La Chine est aux prises depuis deux mois avec sa pire vague épidémique depuis la flambée initiale du début de l'année 2020.

Même si les chiffres de contamination restent minimes à l’échelle mondiale, les autorités appliquent strictement leur politique zéro COVID-19 et elles confinent des villes entières dès l’apparition de quelques cas.

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Après Shanghai, la ville la plus peuplée du pays et qui est confinée depuis début avril, Pékin est aux prises depuis une semaine avec des restrictions aux déplacements, et de nombreux lieux publics (restaurants, cafés, salles de sport, gymnases) sont fermés.

Lundi, les autorités ont strictement limité l’accès aux services non essentiels dans le district de Chaoyang, le plus actif et le plus peuplé de la capitale, où certaines entreprises doivent limiter à 5% leur effectif normal.

Résultat, beaucoup de salariés sont contraints de faire du télétravail.

«Travailler à la maison est un peu ennuyeux, mais c’est pour le bien de tout le monde», indique à l’AFP Fang, un Pékinois de 35 ans travaillant dans la publicité et qui n’a pas souhaité donner son nom complet.

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Le quartier commercial très animé de Sanlitun, dans l’est de Pékin, était désert lundi matin. La boutique Apple, habituellement très achalandée, a reçu l’ordre de fermer ses portes quelques minutes après son ouverture.

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Minimiser les risques

«Je ne me sens pas à l’aise avec si peu de gens autour de moi», déclare à l’AFP une agente d’entretien du nom de Wang, qui attend de pouvoir entrer dans le restaurant qui l’emploie.

«Je suis chargée de désinfecter, je ne peux pas travailler à domicile.»

Pékin a annoncé lundi 49 nouveaux cas de contamination dans les dernières 24 heures.

La situation sanitaire dans la capitale est «grave et compliquée», a relevé devant la presse un responsable de la ville, Xu Hejian, appelant les habitants à ne pas quitter Pékin, sauf pour des raisons impérieuses.

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Des résultats de tests de dépistage reçus dans les 48 h seront par ailleurs exigés pour entrer dans les lieux publics, notamment les supermarchés, ainsi dans les immeubles de bureaux.

Sous couvert d’anonymat, un employé de la finance a indiqué à l’AFP que son entreprise lui avait demandé «d’éviter de rentrer» chez lui, afin de minimiser le risque d’infection dans les transports.

Par ailleurs, «on a conseillé à certains de mes amis de [...] venir [au travail] à vélo».

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Tension et exaspération

À Shanghai, le chiffre des nouvelles contaminations est tombé à moins de 4000 lundi, après avoir dépassé les 25 000 à la fin avril.

La flambée épidémique actuelle a tué également plus de 500 personnes à Shanghai, selon un bilan officiel. Le total pour la Chine dépasse à peine les 5000 décès officiellement depuis le début de la pandémie.

Certains habitants laissent percer leur exaspération après 40 jours de confinement, marqué parfois par des problèmes d’approvisionnement.

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Dans le quartier de Zhuanqiao, au cours du week-end, des résidents se sont opposés à des fonctionnaires habillés en combinaison intégrale, selon une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.

«La police a agi dès que possible pour persuader les badauds de se disperser et pour ramener le calme», ont fait savoir les autorités locales.

«D’après une enquête menée sur les lieux, les fauteurs de troubles avaient suffisamment de nourriture à la maison», a-t-on assuré de même source.

La politique zéro COVID-19 de la Chine, qui implique des confinements et des dépistages massifs et répétés, s’avère par ailleurs coûteuse pour l’économie du pays, ont averti des experts.

Selon la Chambre de commerce américaine, un certain nombre d’entreprises adhérentes de Shanghai demeurent fermées, tandis que d’autres s’interrogent quant à leurs investissements en Chine, compte tenu des restrictions.

Le monde des affaires «se prépare à un exode de talents étrangers», a averti le président de la Chambre, Colm Rafferty.

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