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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

COVID-19: les recommandations sur les vaccins passées à la loupe aux États-Unis

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AFP

2025-09-19T16:42:31Z
2025-09-19T23:26:35Z
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Des experts nommés par le ministre de la Santé de Donald Trump, et pour beaucoup décriés, ont remis en question vendredi l’efficacité et la sûreté des vaccins contre la COVID-19, se refusant explicitement à les recommander.

Lors d’une réunion hautement politisée, ce comité, chargé d’émettre des recommandations nationales en matière de vaccins, a accusé les laboratoires pharmaceutiques de «manque de rigueur» et insisté pour une meilleure communication sur les risques associés à la vaccination.

«Ce que nous avons vu aujourd’hui au sujet des vaccins contre la COVID-19 portait sur des mythes» et non sur la science, a fustigé Sean O’Leary, spécialiste en maladies infectieuses et pédiatrie.

«Pour moi, il s’agissait d’efforts évidents pour alimenter la suspicion sur les vaccins» et «alimenter la peur», a-t-il condamné auprès de l’AFP.

Photo Agence QMI, JOËL LEMAY
Photo Agence QMI, JOËL LEMAY

Récemment remanié par le ministre vaccinosceptique Robert Kennedy Jr, ce Comité consultatif sur les pratiques de vaccination (ACIP) a entrepris cette semaine de réévaluer les recommandations sur plusieurs vaccins, dont ceux contre la COVID-19, suscitant la vive inquiétude de la communauté scientifique et médicale.

Reprise des cas

Après avoir changé jeudi les recommandations en matière de prévention de la rougeole, ses membres avaient envisagé de recommander que les vaccins contre la COVID-19 soient uniquement administrés sur ordonnance, ce qui en aurait fortement limité l’accès.

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Devant la vive opposition de médecins et de pharmaciens, ils ont fait marche arrière, mais n’ont pas pour autant explicitement recommandé les vaccins, enjoignant plutôt les Américains à en discuter avec leur médecin ou pharmacien.

Plusieurs spécialistes étaient intervenus en amont pour faire part de leur inquiétude quant au sérieux et aux intentions du comité, au sein duquel siègent désormais des figures proches de la mouvance antivax.

Les «données sont utilisées de manière sélective pour justifier des conclusions bien spécifiques», s’était ainsi inquiétée Sandra Fryhofer de l’American Medical Association.

D’autres soignants avaient, eux, prévenu que, sans incitations claires, certaines assurances maladie pourraient décider de ne plus couvrir ces injections, dont le coût aux États-Unis peut s’élever à plusieurs centaines de dollars.

Et ce, alors que le pays enregistre une reprise des cas de COVID-19 et des hospitalisations associées, notamment chez les enfants, selon des données présentées vendredi par les CDC, principale agence sanitaire du pays.

Division politique

Depuis le début de la pandémie et le pic de désinformation qui l’a accompagnée, les taux de vaccination du pays ont évolué à la baisse et font désormais craindre la résurgence d’autres maladies comme la rougeole. Elle a fait trois morts en 2025, une situation inédite en plus de 30 ans.

Et la situation sanitaire du pays pourrait continuer à se dégrader, selon plusieurs institutions médicales, qui accusent le ministre Robert Kennedy Jr de jeter de l’huile sur le feu.

Le ministre a en effet régulièrement remis en question la sûreté des vaccins et a amorcé une profonde refonte des agences sanitaires américaines.

Considérant que la fiabilité de ces dernières est désormais compromise, plusieurs États démocrates ont récemment décidé de publier leurs propres recommandations vaccinales ou ont mis en place des dispositifs pour protéger les accès aux vaccins.

Dans le même temps, la Floride, État conservateur, a annoncé vouloir au contraire supprimer toutes les obligations vaccinales en vigueur, faisant craindre un éclatement des consignes vaccinales au sein du pays, et un véritable casse-tête sanitaire.

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