Course à la direction du PLQ: non, ce n’est pas terminé

Attention à ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué: la course à la direction du Parti libéral du Québec est loin d’être terminée. Et non, Pablo Rodriguez n’est pas – encore – le nouveau chef du PLQ.

Certes, les sondages récents semblent indiquer une popularité grandissante de l’ex-ministre fédéral auprès du grand public et même d’une portion de l’électorat libéral. Mais il y a un monde, un gouffre, même, entre l’opinion des sympathisants et le vote des militants. Parce qu’au PLQ, comme dans toute course au leadership qui se respecte, ce sont les détenteurs de cartes de membre en règle qui trancheront. Et ça change tout.

Différence

Les intentions de vote mesurées dans la population générale valent surtout comme outil promotionnel pour l’équipe Rodriguez. Une manière habile de souffler à l’oreille des indécis: «Regardez, seul Pablo peut nous ramener au pouvoir». C’est bon pour les manchettes, flatteur pour l’ego, mais totalement déconnecté du véritable terrain de jeu: les associations de comté, les organisateurs, les appelés du soir et les listes Excel bien tenues.

Une course à la chefferie, ce n’est pas un concours d’éloquence ou de notoriété. C’est une épreuve logistique, presque militaire, où la capacité à vendre des cartes, à mobiliser les troupes et à faire sortir le vote compte mille fois plus que les belles promesses sur l’avenir du Québec.

Stratégie

Or, si Karl Blackburn ou Charles Milliard possèdent une meilleure organisation de terrain, une meilleure stratégie d’enracinement, ils peuvent très bien renverser la vapeur. À ce stade-ci, ce ne sont pas les chiffres dans les sondages qui élisent un chef. Ce sont les mains serrées, les téléphones passés, les autobus remplis le jour du vote.

Bref, Pablo Rodriguez est peut-être en tête dans les sondages, mais dans la vraie vie, celle du militantisme partisan, rien n’est joué. Il reste un mois. Et tant que le dernier bulletin ne sera pas compté, cette course reste ouverte et pleine de surprises.