Cournoyer se préparait pour les Predators

Dave Lévesque
LOS ANGELES | 15 minutes de plus et Alexis Cournoyer aurait su qu’il était repêché par le Canadien en se rendant à l’aéroport.
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Le gardien de 19 ans originaire de Trois-Rivières avait accepté une invitation au camp de développement des Predators de Nashville et devait partir samedi, en début de soirée. Il ne s’attendait pas à ce que le Canadien le repêche avec son choix de cinquième ronde (145e).
«J’avais accepté une invitation au cas où je ne serais pas repêché. Je devais partir dans une quinzaine de minutes. Il fallait que ça s’en vienne. J’ai tout annulé et je vais faire la route en auto plutôt qu’en avion», a-t-il expliqué en visioconférence.
On comprend que Cournoyer va se rendre à Brossard en courant quand on voit à l’écran que le plafonnier de sa chambre est un tableau d’affichage à l’image du Canadien.
«Je n’ai vraiment pas de mots. Je suis tatoué Canadien de Montréal. Alors quand j’ai entendu mon nom, c’était irréel. Je ne pouvais pas y croire. J’ai échappé mon téléphone par terre et j’ai fait un câlin à ma mère.»
Alexis Cournoyer l'a manifesté 🔮
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EXCLUSIF:
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Alexis Cournoyer s’en allait quitter son domicile vers le camp de développement des Predators de Nashville lorsqu’il a appris sa sélection par le CH.
«Je partais dans 15 minutes! Je suis tellement content… je n’ai pas de mots. C’est incroyable.»@TVASports pic.twitter.com/3eUGG8FcDD
Sur le tard
Cournoyer était admissible au repêchage l’année dernière, mais on peut dire qu’il a connu un parcours atypique. Repêché au 13e tour par les Cataractes de Shawinigan en 2021, il n’y aura joué que deux matchs.
«J’ai été coupé deux fois au camp. J’ai fait l’équipe à ma saison 18 ans et j’ai ensuite été échangé à Baie-Comeau. Ils visaient la coupe, alors je n’étais pas dans les plans.»
Il s’est alors rabattu sur le hockey collégial et a joué une demi-saison au Collège Laflèche de Trois-Rivières avant de prendre le chemin de Truro, en Nouvelle-Écosse, pour évoluer dans la Ligue junior A des Maritimes.
«Nous n’avons pas fait les séries et j’ai été invité comme troisième gardien par Baie-Comeau en séries. Ils m’ont invité au camp et l’histoire s’est répétée. Je suis dans les plans le samedi et le dimanche, on m’annonce qu’ils ont acquis un autre gardien et que j’ai été libéré. Je suis retourné à Truro, ç’a été une longue route. J’ai lâché prise, je suis retourné jouer avec mes amis pour m’amuser et ç’a commencé à bien aller. Je jouais constamment et bien.»

Un appel
C’est au milieu de la saison dernière que les choses ont changé pour le jeune homme, quand les Eagles du Cap-Breton lui font signe.
«Je viens de sortir de l’avion à Montréal pour la pause de Noël et, sorti de nulle part, Sylvain Couturier m’appelle et m’invite pour jouer 2-3 matchs, sans me confirmer dans l’équipe, en me disant que, si ça va bien, ils prendront une décision.»
On peut dire que le gardien de 6’ 3’’ et 195 lb a su saisir sa chance. Il a présenté une fiche de 13-6-1 avec une moyenne de 1,82 et un taux d’efficacité de ,942.
Cournoyer devrait faire le saut en NCAA avec Cornell la saison prochaine, mais il n’oubliera pas la confiance reçue par l’organisation des Eagles.
«La chance que Sylvain Couturier [directeur général] et Louis Robitaille [entraîneur-chef] m’ont donnée, j’en serai toujours reconnaissant. Ce sont les deux seuls qui ont cru en moi. Je n’avais rien à perdre et je ne pouvais pas demander mieux pour faire mes preuves dans la LHJMQ.»