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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Coupures massives en éducation: il faut se raviser!

Photo d’archives, STEVENS LEBLANC
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David Bowles, Directeur général Collège Charles-Lemoyne

2025-06-18T04:00:00Z
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C’est par le biais de l’éducation que nous pourrons relever nos grands défis générationnels, qu’il s’agisse de la protection de l’environnement et de la lutte contre les changements climatiques, du développement économique du Québec dans une économie remplie d’incertitudes, ou de la protection et de la promotion de la culture québécoise et de la langue française.

Or, notre réseau scolaire souffre présentement de déficits d’infrastructure importants, d’une pénurie d’enseignants, de professionnels et de directions d’école ainsi que d’un des plus hauts taux de décrochage scolaire de l’OCDE.

Priorité

L’éducation devrait être la grande priorité de notre gouvernement: un investissement incontournable pour assurer l’avenir de notre culture, de notre société et de notre économie. D’ailleurs, le premier ministre, M. Legault, a toujours promis de faire de l’éducation la grande priorité de son gouvernement.

Pourtant, le réseau scolaire en entier vient d’apprendre qu’il allait subir des coupes massives en vue de la prochaine année scolaire. Cette information a été transmise aux centres de services scolaires et aux établissements d’enseignement privés à la mi-juin, alors que leur année financière se termine le 30 juin et que leurs budgets – incluant des investissements et des augmentations salariales accordées par le ministère de l’Éducation – étaient déjà complétés.

Services touchés

En tenant compte des compressions déjà annoncées et des informations transmises par le ministère, le manque à gagner serait de près de 1 G$. Pour le réseau public, cela signifie que des services importants aux élèves seront inévitablement touchés. Pour les écoles privées, qui sont des organismes à but non lucratif, la baisse de subvention représente une coupure nette importante par rapport à l’année précédente, alors que l’inflation se fait encore sentir dans les salaires du personnel et dans plusieurs contrats de service, dont celui du transport scolaire.

Plusieurs écoles privées, déjà fragilisées, ne pourront pas survivre à cette diminution, et leurs élèves devront se tourner vers le réseau public – qui manque déjà d’infrastructures et de personnel –, où leur accueil coûtera plus du double à l’État.

Ces coupes sont mal avisées et contre-productives. Elles nuiront non seulement au réseau scolaire, mais aussi au bien-être des familles. À moyen terme, elles freineront le développement économique du Québec. Si l’éducation est vraiment la priorité de ce gouvernement, il faut qu’il se ravise. Une nation qui coupe dans ses écoles se coupe de son avenir.

David Bowles

Directeur général

Collège Charles-Lemoyne

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