La police de Deux-Montagnes étudie la possibilité que les coups de feu ayant frappé la résidence d’une famille sans histoire mardi soient liés à un incendie qui aurait visé en juillet leur voisin, soit le fils de l’ex-magnat de la construction Tony Accurso.

Des appels ont été faits au 911 après que des détonations ont été entendues au petit matin sur la 15e Avenue, près du boulevard du Lac.

Les policiers dépêchés sur place ont trouvé des douilles au sol ainsi que des impacts de projectiles sur deux véhicules et une résidence.

Une famille de deux adultes et de quatre enfants de moins de dix ans se trouvait à l’intérieur de la résidence, a indiqué la Régie de police du Lac des Deux-Montagnes.

Personne n’a été blessé chez cette famille méconnue des milieux policiers qui a été rencontrée par les autorités durant la journée.

« C’est affreux quand il y a des enfants. C’est bouleversant. Ces [criminels] n’ont pas de cœur », peste Souad Mariami, qui a entendu les nombreux coups de feu.

Incendie

Selon nos informations, cette fusillade survient après qu’un véhicule a été incendié, début juillet, dans l’entrée de la maison appartenant entre autres à Giovanni Vincenzo Accurso, un des fils d’Antonio « Tony » Accurso, un ex-magnat de la construction. Ce dernier habite également la 15e avenue.

La police cherchera ainsi à savoir si les deux événements sont liés.

La famille visée venait pour sa part tout juste de s’installer dans le quartier, ayant acheté leur résidence à la fin avril.

Que les anciens propriétaires aient été dans la mire de criminels ou que des gangs de rue soient impliqués sont les thèses les moins plausibles, indique l’inspecteur à la Régie de police du Lac des Deux-Montagnes Jean-Philippe Labbé.

Longue feuille de route

Tony Accurso
Ex-entrepreneur

Dans la dernière décennie, le nom de Tony Accurso a été lié à un système frauduleux d’octroi de contrats publics par la Ville de Laval, entre 1996 et 2010, sous le règne de l’ex-maire Gilles Vaillancourt.

En 2018, l’homme aujourd’hui âgé de 70 ans a été reconnu coupable de corruption, d’abus de confiance, de fraude et de complot au terme d’un deuxième procès. 

L’ex-entrepreneur a été condamné à purger quatre ans de prison. Il a porté une première fois sa cause en appel, en vain. 

Accurso a de nouveau porté sa cause en appel en juin dernier à la Cour suprême, le plus haut tribunal du pays, et a pu recouvrer sa liberté en attendant les procédures après avoir passé seulement quelques jours en prison.

– Avec l’Agence QMI et Charles Mathieu, Bureau d’enquête