Un ténor du crime organisé tombe sous les balles en plein jour à Laval
Maxime Deland
L’un des plus importants bandits de Laval liés au crime organisé a été criblé de balles en plein jour mercredi avant-midi, dans un café en bordure de l’autoroute 440. Deux hommes qui l’accompagnaient ont également été gravement blessés.
Le crime retentissant, qui a toutes les allures d’un règlement de comptes, s’est produit un peu avant 11h, à l’intérieur d’un café Starbucks, non loin de la jonction de l’autoroute 13.
Deux suspects armés, dont un avec un pistolet-mitrailleur, sont entrés et se sont immédiatement dirigés vers le fond du commerce, où ils ont ouvert le feu à de multiples reprises en direction de leur cible, son homme de confiance et deux individus qu’ils rencontraient.
Leur cible avait un nom: Charalambos Theologou, un homme qui était plutôt méconnu du grand public, mais qui en menait extrêmement large au sein du monde interlope.
L’homme de 40 ans aurait été atteint de plusieurs projectiles d’arme à feu, tombant au sol, face contre terre. Les services d’urgence auraient tenté de le réanimer, mais sans succès. Son décès a été confirmé par les autorités au cours de l’après-midi.
Deux hommes qui accompagnaient Theologou ont également été atteints par balle, mais leurs vies n'étaient plus menacées en fin de soirée, mercredi a confirmé la Sûreté du Québec.
L’un d’eux, âgé de 45 ans, était le bras droit de Theologou.
La fusillade à l’intérieur du Starbucks a créé un vent de panique et des clients se sont réfugiés sous les tables et même dans les salles de bain pour se mettre à l’abri.
Connu sous le nom de «Bobby The Greek», Charalambos Theologou était impliqué dans des crimes d’extorsion commis principalement en sol lavallois.
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Des sources policières indiquent qu’il avait également commandé divers meurtres en sol québécois par le passé. «Bobby The Greek» trempait également dans le trafic de stupéfiants, en plus d’être un exécutant de haut niveau des Hells Angels.
«Il n’est pas relié à un groupe en particulier. Il faisait affaire avec tout le monde: les gangs de rue, les motards, les Arabes», a fait remarquer une source policière.
Theologou a des antécédents criminels en matière de complot, de complot pour meurtre, de possession de stupéfiants dans le but d’en faire le trafic, de possessions d’arme à feu prohibée, d’entrave à la justice et de non-respect de conditions, entre 2005 et 2009.
Selon nos informations, le caïd se doutait que des gens lui en voulaient et désiraient l’éliminer. D’ailleurs, au cours des derniers jours, des suspects armés avaient tenté de s’en prendre à certains de ses proches à bord d’un véhicule, croyant à tort qu’il s’agissait de Theologou.
L’enquête sur son meurtre a été transférée à la Sûreté du Québec en début d’après-midi, puisqu’il est directement lié au crime organisé.
La scène de crime a été protégée par un immense périmètre de sécurité et les policiers s’affairaient mercredi midi à rencontrer de potentiels témoins de la fusillade.
Les auteurs du crime ont pris la fuite en véhicule après avoir accompli leur sale besogne et n’ont pas encore été retrouvés.
«C’est inacceptable»
En conférence de presse à 16h30, le chef du Service de police de la Ville de Laval a assuré que la sécurité des Lavallois était une priorité.
«Une fusillade en plein jour, dans un secteur commercial à la Ville de Laval, c’est inacceptable, choquant et intolérable, a-t-il déclaré lors de son allocution. Je veux vous assurer que le service de police est pleinement mobilisé pour faire en sorte de protéger l’ensemble des citoyens lavallois.»
À ses côtés, le maire de Laval, Stéphane Boyer, a également voulu «rassurer» les citoyens face à ce crime «horrible et traumatisant» en rappelant le progrès qui a été fait pour éliminer la criminalité à Laval.
«On comprend qu’un tel événement peut avoir un impact sur le sentiment de la sécurité, a-t-il mentionné. On a réussi à réduire de moitié dans les dernières années le nombre d’événements qui impliquent des armes à feu ou les tentatives de meurtre sur notre territoire.»
– Avec la collaboration de Frédérique Giguère, Le Journal de Montréal