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Coupes en santé : des salles neuves qui restent fermées

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Florence Lamoureux

2025-02-11T19:09:24Z
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Le chef du département d’imagerie médicale de l’hôpital Pierre-le-Gardeur à Terrebonne, Dr Mikaël Mongeon, sonne l’alarme. Selon lui, la fermeture de la salle de radiologie interventionnelle entre 16h et 7h ne permet pas d’offrir les services pour des patients qui ont les reins bloqués par une pierre ou une hémorragie digestive. 

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«J’ai un patient qui s’est présenté en soirée avec une pierre aux reins. Il fallait aller mettre un tube rapidement, pour évacuer l’urine. Il était en choc et instable. L’urologue a heureusement réussi à mettre le tube, mais il arrive souvent qu’ils ne soient pas capables et qu’on doive avoir recours à la salle», a affirmé le Dr Mongeon, en entrevue avec Isabelle Maréchal à QUB, diffusé en simultané au 99,5 FM Montréal.

«Si ça avait été le cas, il aurait dû rester en choc jusqu’au lendemain et il aurait pu mourir», a-t-il ajouté.

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Des salles vides

L’Association des radiologistes du Québec faisait état vendredi d’une dégradation marquée de la qualité des soins, menaçant directement la vie des patients. Le manque de personnel engendre notamment la fermeture de salles d’intervention, notamment en radiologie. À l’hôpital Pierre-Le Gardeur, la salle de radiologie interventionnelle est inutilisable la nuit, forçant les médecins à recourir à des techniques désuètes, comme l’hystérectomie ou à transférer des patients dans des conditions précaires.

«Ça veut dire que si une patiente arrive à Le Gardeur en hémorragie post-partum et que les médecins ne sont pas capables d’arrêter le saignement, on a deux choix: soit transférer la patiente, souvent instable, à Montréal, ou on fait un traitement qu’on utilisait en 1998 et on lui enlève l’utérus», a déploré le vice-président, Dr Julien Rhéaume-Lanoie à Isabelle Maréchal.

«Effectivement, une fois que le personnel est parti, si on a un besoin pour cette salle à 17h par exemple, on ne peut pas l’utiliser», a expliqué le Dr Mikaël Mongeon.

«Ce n’est pas des cas longs à traiter quand la salle est utilisable, mais en ce moment, on doit les transférer. Même quand ils sont en hémorragie», affirme-t-il.

Trois ans pour faire entrer un outil au bloc opératoire

Diane, une ex-employée d’un bloc opératoire du réseau de la santé, a affirmé s’être battue pendant trois ans pour faire entrer à l’hôpital un outil pour le cancer de la prostate.

«Il n’y a pas de coût pour la trajectoire du patient. L’instrument coûtait jusqu’à 450 $ de plus que ce qu’on utilisait au bloc. Le patient était hospitalisé jusqu’à 72 heures et avec ce nouvel instrument, il pouvait sortir le jour même», a-t-elle expliqué.

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