Coupes de Trump, envoi d’alertes météo et inondations au Texas: «On se pose des questions»
Agence QMI
Les inondations au Texas, qui ont fait plus de 100 morts ces derniers jours, font remettre en question certaines des coupes effectuées par l’administration Trump en ce qui a trait au climat et à la vigie des événements météorologiques majeurs ainsi qu’au système d’alerte en place dans cette région.
Depuis son entrée en poste, le président américain a coupé dans les services météorologiques, notamment le National Weather Service (NWS) et l’agence fédérale de gestion des alertes (FEMA).
CNN rapportait en mai que les coupes de M. Trump pourraient avoir un impact sur la capacité de prévoir l’ampleur de certains événements, comme les ouragans, par exemple, étant donné que les équipes de sécurité publique se verront révoquer l’accès à certains satellites le 31 juillet.
La porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt, a toutefois affirmé lundi qu’un nombre suffisant de météorologues étaient en poste au plus fort des crues et que des alertes de sécurité publique avaient été envoyées aux personnes se trouvant dans les zones à risque.
Selon le correspondant au Texas pour le quotidien Le Parisien, Mehdi Bouzouina, il n’est pas facile de déterminer l’impact de ces restrictions budgétaires sur les inondations.
«Il y a eu des coupes, mais c’est quand même quelque chose d’assez récent», dit-il, en entrevue à l’émission Le Québec matin. «C’est difficile pour l’instant d’arriver à connecter ces coupes et cet événement-là. Ce qui est sûr, c’est que forcément on va poser des questions à Donald Trump qui est attendu vendredi dans la région.»
La visite présidentielle est d’ailleurs très attendue par les citoyens.
«Les habitants [...] de Kerville étaient assez impatients de pouvoir avoir le président sur place», affirme le journaliste. «Il y a cette interrogation, est-ce qu’on est pris au sérieux?»
«On a la sensation dans cette région de ne pas être pris au sérieux et je pense que c’est important qu’il y ait des élus qui viennent sur place», ajoute-t-il. Cela «va susciter des moyens humains logistiques assez importants parce que c’est un président américain et, en plus, [c’est] Donald Trump qui a déjà fait l’objet de 2 tentatives d’assassinat».
Un système d’alerte à revoir?
Si assez de météorologues sont en poste pour assurer la vigie de la crue, d’autres questions se posent sur le système d’alerte utilisé pour avertir les citoyens par messagerie cellulaire.
«Très clairement, les habitants avaient l’air de dire que oui, ils ont reçu une alerte, mais ça allait tellement vite qu’ils se posaient des questions», indique M. Bouzouina. «La réalité, c’est qu’ils reçoivent, de manière générale au Texas, énormément d’alertes pour tout type d’événements.»
«Je lisais des témoignages, notamment du camp Mystic où, en fait, ces alertes avaient pu être vues et on ne les avait peut-être pas prises assez au sérieux», ajoute-t-il. «Une dernière information qui est sortie il y a peu, c’est que le maire de la ville de Kerville [...] lui-même n’a pas reçu l’alerte [dans] son téléphone, probablement pour des questions de réseau et de localisation. On se pose des questions.»
Certains se demandent si un système de sirènes qui retentiraient dans la municipalité aurait pu contribuer à réveiller certains résidents et, ainsi, sauver des vies.
«Quand j’étais hier à Kerville, c’est quelque chose que j’ai beaucoup entendu», mentionne le correspondant au Texas pour Le Parisien. «C’était un débat il y a justement 8 ans au niveau du comté.»
«Il y a eu des débats entre élus et il y a eu un vote, et on a décidé que pour des questions budgétaires on ne le ferait pas, ça coûtait trop cher», renchérit-il. «Peut-être qu’on aurait pu éviter d’avoir autant de pertes.»
Voyez l’entrevue complète dans la vidéo ci-dessus.