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L'article provient de Le Journal de Montréal
Éducation

«Coupes astronomiques» en éducation: des parents «indignés» et «frustrés»

Des regroupements de parents dénoncent les compressions et le «maquillage» fait par le gouvernement Legault

Patricia Clermont, porte-parole du mouvement Je protège mon école publique.
Patricia Clermont, porte-parole du mouvement Je protège mon école publique. Photo Agence QMI, Pascal Dugas Bourdon
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Photo portrait de Daphnée  Dion-Viens

Daphnée Dion-Viens

2025-06-16T18:39:00Z
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«Indignation», «tristesse», «découragement», «frustration»: les réactions sont vives dans les rangs des regroupements de parents qui dénoncent les restrictions budgétaires exigées par Québec dans le réseau scolaire et le «maquillage» qui les entoure.

• À lire aussi: «Coupes astronomiques» en éducation: le manque à gagner est estimé à près de 1 milliard $ dans le réseau scolaire

• À lire aussi: Compressions en éducation: le couperet tombe aussi sur les écoles privées

Le Journal rapportait lundi matin que l’effort budgétaire exigé par Québec en éducation se traduit par un manque à gagner de près d’un milliard $ en 2025-2026, selon des estimations qui circulent dans le réseau scolaire.

Les «mesures d’économies» imposées sont si importantes qu’elles dépassent les coûts administratifs de plusieurs centres de services scolaires, dont celui des Rives-du-Saguenay.

L’effort budgétaire exigé par Québec représente 14 millions $, alors que la fermeture complète du centre administratif et l’abolition de tous les emplois qui s’y trouvent permettraient d’économiser seulement 9 millions $, a souligné sa directrice générale, Chantale Cyr, sur les ondes du FM 95,7 lundi matin.

Résultat: il sera «impossible» de ne pas couper dans les services directs aux élèves, a-t-elle affirmé.

«Je suis profondément indignée», lance Patricia Clermont, porte-parole du mouvement Je protège mon école publique.

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Ce mouvement citoyen composé de parents est né il y a une dizaine d’années, dans la foulée d’une mobilisation pour dénoncer l’austérité imposée en éducation par le précédent gouvernement libéral.

«On est né à cause des compressions en éducation, et là, c’est pire», laisse-t-elle tomber.

La situation s’envenime notamment en raison de «l’opération de maquillage» orchestrée par le gouvernement Legault, qui tente de camoufler les compressions en jouant sur les mots, déplore Mme Clermont.

«Se faire prendre pour des épais»

Le son de cloche est le même du côté du Regroupement des comités de parents autonomes du Québec, où l’on estime que les «compressions» imposées vont «frapper fort», même si le gouvernement refuse d’admettre qu’il s’agit de coupes.

«C’est frustrant de se faire prendre pour des épais», laisse tomber son porte-parole, Sylvain Martel.

«Ils essaient de jouer sur les mots et ça devient un peu désolant, surtout quand on parle de projet pharaonique dont on n’est même pas sûr qu’on a besoin», ajoute-t-il, en faisant référence au projet de troisième lien dont une nouvelle mouture a été présentée la semaine dernière, le même jour que l’annonce des restrictions budgétaires en éducation.

«J’ose espérer qu’il y aura de l’indignation populaire, ça n’a aucun sens», poursuit-il.

Ce sont les élèves en difficulté qui vont écoper en premier, souligne pour sa part la présidente de la Fédération des comités de parents du Québec, Mélanie Laviolette. «Ce n’est pas une bonne nouvelle. On va devoir couper dans l’orthopédagogie, dans l’éducation spécialisée, dans les psychologues, les sexologues, dans [tous les services] qui ne sont pas de l’enseignement de matières», déplore-t-elle.

Restrictions budgétaires en éducation: un autre exemple

Centre de services scolaire Marie-Victorin

Rive-Sud de Montréal

  • Mesure pour l’atteinte de l’équilibre budgétaire (qui représente 510 millions $ à l’échelle provinciale): 20,5 millions $
  • Mesure pour l’optimisation des effectifs (évaluée à plus de 400 millions $ à l’échelle provinciale par le réseau scolaire): 18 millions $

Total de «l’effort budgétaire» exigé: 38,5 millions $

Les coûts administratifs pour ce centre de services représentent environ 33 millions $.

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