Coupe des Présidents: des commerçants de L’Île-Bizard veulent être compensés
Ils attribuent les embouteillages monstres au système de vignettes de la Ville de Montréal


Anouk Lebel
Des commerçants de L’Île-Bizard demandent des compensations à la Ville de Montréal pour les pertes subies lors du tournoi de golf de la Coupe des Présidents, qu’ils attribuent au système de vignettes pour entrer sur l’île et en sortir.
«Ce n’est pas compliqué, j’ai eu zéro client, zéro vente, zéro revenu pendant toute la semaine», fustige François Fortin, propriétaire de Cabanon Fortin, un manufacturier de cabanons de l’arrondissement dans l’Ouest-de-l’Île.
Il s’est présenté lundi au conseil municipal pour parler au nom de 52 commerçants qui ont difficilement vécu la semaine de la Coupe des Présidents.
Les organisateurs du prestigieux tournoi de golf attendaient plus de 30 000 visiteurs par jour.
Pour encadrer le trafic sur le pont menant au site, la Ville de Montréal avait mis en place un système de filtrage pour les quelque 18 000 résidents de l’île. Ils avaient besoin d’une vignette pour sortir de l’île ou rentrer à la maison.
Obligé de fermer
Les premiers jours, il fallait attendre plus de deux heures pour entrer à L’Île-Bizard dans des embouteillages monstres.

«On a été obligé de fermer pendant cinq jours. [...] Personne ne pouvait accéder à L’Île-Bizard, mes fournisseurs ne pouvaient pas rentrer», a tonné en entrevue avec Le Journal Geneviève Bélanger, propriétaire du salon de coiffure Des Prés, qui a pignon sur rue à L’Île-Bizard depuis 42 ans.
«On a déjà eu l’Omnium de tennis, on a déjà eu le tournoi de golf PGA. Il y avait du trafic, mais ce n’était pas ainsi. On ne peut pas prendre les gens en otage comme ça», laisse-t-elle tomber.
Pour François Fortin, la Ville a donné la priorité à l’événement au détriment des résidents et des commerçants.
La Ville renvoie la balle au SPVM
Les élus n’ont pas été en mesure de dire si les commerçants allaient recevoir des compensations lors de la période de questions du conseil municipal.
«C’est le Service de police de la Ville de Montréal qui a pris les décisions et qui gérait la circulation», a répondu Caroline Bourgeois, responsable des sports au comité exécutif.
Elle a estimé les retombées économiques à plus de 60 millions de dollars pour l’ensemble de la ville, mais n’avait pas les données pour les commerces locaux de L’Île-Bizard.
«Je comprends que ça a été difficile pour vous, mais ça a été un succès sur toute la ligne d’un point de vue de rayonnement pour la ville, le Québec, le pays», a-t-elle déclaré.
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