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L'article provient de Le Journal de Québec
Justice et faits divers

Coupables de s’être exhibés armés dans un vidéoclip

Dans un vidéoclip de rap où sa voix est altérée par un programme qui empêche de fausser, Yahya Mouhime exhibe des armes à feu volées.
Dans un vidéoclip de rap où sa voix est altérée par un programme qui empêche de fausser, Yahya Mouhime exhibe des armes à feu volées. Capture d’écran tirée de YouTube
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Photo portrait de Michael Nguyen

Michael Nguyen

2022-03-15T00:50:00Z
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Une bande de jeunes qui ont eu la mauvaise idée de tourner un vidéoclip où ils exhibent des armes à feu volées ont tour à tour plaidé coupables, lundi, s’exposant maintenant à de lourdes peines de prison.

« Le vidéoclip avait été publié sur YouTube, où huit armes à feu étaient exhibées et manipulées », a expliqué Me Jean-Philippe MacKay, lundi, au palais de justice de Montréal.

Cette affaire illustrant bien la culture des armes à feu est survenue au début de 2020, quand Yahya Mouhime, 20 ans, a tourné un vidéoclip de rap où il se vante d’avoir été « libéré » d’une cause qu’on devine judiciaire. 

Or, ce n’est pas l’utilisation d’un programme pour ajuster sa voix qui a attiré l’attention des policiers, mais plutôt les nombreuses armes semi-automatiques, le chargeur haute capacité et le silencieux.

« Dans le cadre du tournage [Mouhime] manipule la glissière du pistolet de manière à éjecter les munitions dans le chargeur », a expliqué la Couronne.

Enquête fructueuse

Une équipe spéciale de la police a donc lancé une enquête, qui a permis d’apprendre que toutes ces armes avaient été volées quelques semaines plus tôt, lors d’une introduction par effraction chez quelqu’un qui possédait un permis valide.

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Plusieurs de ces armes ont été retrouvées dans les mois qui ont suivi, que ce soit à la suite d’une fusillade ou lors de perquisitions en matière de stupéfiants.

L’enquête a également permis aux policiers de localiser le lieu du tournage, dans une résidence de Laval. 

Une perquisition a ensuite été menée chez le producteur du clip vidéo, ce qui a permis aux enquêteurs d’obtenir des images non diffusées et largement incriminantes pour les suspects.

Peu après, tout le groupe était arrêté et accusé non seulement en lien avec les armes à feu, mais aussi pour bris d’interdiction de possession d’armes dans certains cas.

Coupables

« Coupable », a lancé avec son air juvénile Mouhime, lundi, en lien avec les accusations de possession prohibée d’arme à feu ainsi que d’avoir eu sur lui un silencieux.

Ses acolytes Kylel Devon Vilmond, Jemsley Olivier Printemps Sanon et Wiilliam Tshidibumvu, respectivement âgées de 20, 24 et 25 ans, ont par la suite imité leur ami.

Tshidibumvu a également plaidé coupable de fraude, pour avoir été un sbire dans un petit réseau de vol d’identité.

« Il était en bas de l’échelle, c’était un exécutant », a expliqué la Couronne.

Chacun des accusés reviendra à la cour d’ici les prochaines semaines, afin de recevoir leur sentence. Dans le cas de Tshidibumvu, son avocat Me Gilbert Frigon a annoncé qu’il suggérerait deux ans moins un jour de détention.

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