Coupable d’une attaque à la barre de métal sur un chauffeur de taxi qu'elle a insulté de façon raciste
La Couronne plaidera le crime haineux, tandis que la défense affirme que les propos de l'accusée n'étaient pas réfléchis en raison de son intoxication


Pierre-Paul Biron
Une femme de 33 ans a été reconnue coupable vendredi pour une violente attaque en apparence totalement gratuite sur un chauffeur de taxi. Après avoir multiplié les insultes racistes envers l’homme, l’accusée s’en était prise à lui avec une barre de métal.
Les événements sont survenus à Québec aux environs de 7 h, le matin du 15 décembre 2022.
Le chauffeur de taxi, qui était stationné, voit une voiture s’arrêter à sa hauteur. La conductrice, Sara Terzini, se met alors à l’insulter sans aucune raison apparente.
«Elle lui crie des propos qu’on qualifie de haineux et racistes», a exposé le procureur de la Couronne, Me Fabien Villemaire. «Elle le traite de “sale Arabe”, de “crisse de n***”. Elle lui dit: “Qu’est-ce que vous faites ici, moi je suis raciste. Dégage d’ici”.»
Des insultes aux coups
Sara Terzini est ensuite sortie de sa voiture pour s’en prendre au véhicule de sa victime, le frappant avec ses poings.
Le chauffeur s’est ensuite éloigné, mais la femme a rappliqué après être retournée à sa voiture pour récupérer une barre de métal. L’accusée a frappé violemment le capot du véhicule de taxi.

C’est quand la victime est sortie de sa voiture que l’attaque a pris une tournure qui aurait pu être dramatique. Sara Terzini s’en est prise au chauffeur de taxi en lui assénant un coup de barre de métal.
«Dès le premier coup, la victime a été capable d’arrêter la barre et de maîtriser madame. Il y a eu ensuite une altercation qui a mené aux lésions», a souligné l’avocate de la défense, Me Myralie Roussin.
Le chauffeur de taxi a subi une coupure au visage et des blessures aux mains, en plus de douleurs au bassin.
Crime haineux?
Sara Terzini a plaidé vendredi matin qu'elle ne gardait aucun souvenir des événements en raison de son état d’intoxication à ce moment. Devant ce fait, le juge Steve Magnan a refusé d’entériner son plaidoyer de culpabilité, préférant procéder à un court procès par admission, où elle a été reconnue coupable de voies de fait armées et de voies de fait causant des lésions.
Un rapport présentenciel a été demandé, puisque les positions des parties risquent de diverger pour la suite.
La Couronne a déjà annoncé son intention de plaider que le crime de l’accusé était motivé par une haine liée à l’origine ethnique de sa victime. Une position que la défense contestera.
«Vous plaiderez que ses propos ont dépassé sa pensée parce qu’elle était intoxiquée», a demandé le juge Magnan à la défense, qui a confirmé cette intention.
Le dossier reviendra à la cour en mars prochain pour les observations sur la peine à imposer à la femme. Un rapport présentenciel a été demandé par les parties.
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