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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Coupable d’une agression sexuelle commise dans sa pharmacie

Jacques Raymond a agressé une ado de 16 ans dans son commerce après les heures d’ouverture en 1991

Jacques Raymond, le 29 mars 2023, alors qu'il a été reconnu coupable d'agression sexuelle sur une adolescente de 16 ans. Les gestes se sont produits dans une de ses pharmacies, après les heures d'ouverture, en avril 1991.
Jacques Raymond, le 29 mars 2023, alors qu'il a été reconnu coupable d'agression sexuelle sur une adolescente de 16 ans. Les gestes se sont produits dans une de ses pharmacies, après les heures d'ouverture, en avril 1991. Photo Pierre-Paul Biron, Journal de Québec
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Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

2023-03-29T19:40:11Z
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Un ancien pharmacien de Québec, Jacques Raymond, a été déclaré coupable d’une agression sexuelle sur une adolescente de 16 ans pour des gestes qui se sont produits il y a une trentaine d’années.

L’agression est survenue en avril 1991, dans l’une des cinq pharmacies que l’accusé exploitait à l’époque.

Dans sa décision rendue mercredi, le juge Jacques Trudel a exposé qu’après la fermeture du commerce, l’homme et la victime, dont l’identité est visée par une ordonnance de non-publication, se sont retrouvés seuls. 

À ce moment, Raymond a demandé à l’adolescente d’essayer de nouveaux sarraus commandés pour ses employés, mais en insistant pour qu’elle enlève son chandail, puis son soutien-gorge. La victime a témoigné au procès que l’accusé a ensuite pris des photos d’elle, certaines avec les seins nus, avant de l’embrasser dans le cou et de la toucher. 

Le pharmacien lui a ensuite remis la somme de 50$.

Contradictions et incohérences

L’homme maintenant âgé de 78 ans a bien reconnu certains de ces faits au procès, affirmant toutefois qu’il était la victime de cette affaire initiée par l’adolescente selon ses dires.

La prétention de l’accusé était que la jeune femme lui avait demandé de prendre des photos et avait elle-même insisté pour se dévêtir. La situation lui avait fait éprouver «un immense malaise» qui s’était amplifié jusqu’au moment où elle s’était assise sur lui, seins nus.

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Le juge Trudel a rapidement écarté cette hypothèse, insistant sur le fait que le témoignage de l’accusé ne semait aucun doute raisonnable dans son esprit. Le magistrat a qualifié les propos de Jacques Raymond de «truffés de contradictions, d’incohérences, de justifications, d’hésitations et d’incongruités».

«La première étant que l’accusé affirme à moult reprises éprouver un malaise immense qui ne fait que s’intensifier. [...] Pourtant, il continue à prendre des photos. [...] Pourquoi ne dit-il rien? Pourquoi ne fait-il rien», s’est questionné le juge, rappelant que Jacques Raymond était l’adulte dans cette situation et qu’il aurait dû mettre fin à la situation s’il l’avait vraiment voulu.

Photos conservées

Au surplus, les photos prises de l’adolescente ce soir d’avril 1991 sont demeurées en possession de Jacques Raymond pendant de nombreuses années a-t-il admis lors du procès. 

Les images ont d’ailleurs eu un parcours «étrange et rocambolesque» a fait remarquer le juge, encore plus pour quelqu’un qui aurait éprouvé un grand malaise à avoir été forcé de les prendre.

«Il a témoigné les avoir placées dans un sac jeté dans un conteneur, puis les avoir récupérées pour les mettre sous le tapis de sa voiture, ensuite dans une enveloppe “à ouvrir après sa mort”, puis dans un bureau à sa pharmacie avant de les montrer à sa conjointe qui lui aurait suggéré de les jeter», a décrit le juge Trudel dans sa décision. 

«Si c’est [la victime] qui avait demandé de la prendre en photo, pourquoi ne lui a-t-il pas remises», a encore une fois demandé le juge.

Jamais trop tard

Quant au témoignage de la victime, le tribunal l’a qualifié de «calme, sobre, précis, détaillé et sans ressentiment manifeste».

Si elle avait dénoncé son agresseur à son père dans les heures suivant les gestes posés et que ce dernier avait confronté Jacques Raymond, aucune plainte n’avait finalement été déposée.

Ce n’est que presque 30 ans plus tard, en entendant parler d’une histoire de leurre sur son lieu de travail que la femme décidera de «cesser de penser aux autres et de penser à elle». 

Le dossier reviendra devant la cour au début mai pour que soit fixée la date des observations sur la peine. Le procureur de la couronne Me Louis-Philippe Desjardins a déjà annoncé son intention de faire témoigner la victime sur les conséquences du crime sur sa vie. En défense, Me Marie-Josée Jobidon a indiqué jongler avec l’idée de demander la confection d’un rapport d’expert pour la détermination de la peine.

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