Coupable d'avoir menacé une journaliste sur les réseaux sociaux

Kathleen Frenette | Journal de Québec
Un individu qui a menacé la journaliste de TVA Kariane Bourassa sur les réseaux sociaux a reconnu mardi sa culpabilité et, s’il a vu le juge surseoir le prononcé de la peine, il devra tout de même effectuer 30 heures de travaux communautaires.
En plein cœur de l’été 2020, deux individus se sont approchés de la journaliste alors qu’elle couvrait une manifestation anti-masque, puis, sous l’œil des caméras, lui ont fait une accolade non désirée.
Un geste qui a été décrié par certains sur les réseaux sociaux, mais qui a aussi permis à plusieurs de s’exprimer négativement envers la journaliste. Guillaume Lagacé a été l’un d’eux.
Non seulement l’homme de 27 ans a-t-il traité la jeune femme de «lâche» et de «stupide», mais il a également écrit, à tort, que les deux hommes aperçus à l'écran étaient «le conjoint et le beau-frère» de la victime, et qu’il allait s’en prendre à eux.
«On va les battre tantôt. On est une criss de gang, ça va saigner», a-t-il notamment mentionné.
Écoutez la chronique judiciaire de l’ex-juge Nicole Gibeault sur QUB radio:
Des propos menaçants qui ont eu de lourdes conséquences pour la journaliste, qui a même remis en question sa profession, pour «protéger ses proches».
«Peut-être que, pour l’accusé, il ne s’agissait que d’une blague faite derrière un écran, mais, pour moi, les conséquences ont été réelles», a-t-elle mentionné devant le juge Frank D’Amours.
En défense, Lagacé – qui a admis ne pas être vacciné – s’est lui aussi exprimé devant le tribunal. Le Lavallois, qui travaille comme rénovateur, a présenté ses excuses à la victime en précisant que, «sur le coup», il n’avait pas réalisé que de simples mots pouvaient avoir de telles conséquences. «Je réalise aujourd’hui que la liberté d’expression a certaines limites», a-t-il dit.
En plus des travaux communautaires, Lagacé, qui n'a pas d’antécédents judiciaires, devra s’astreindre à une période de probation de 18 mois au cours de laquelle il lui sera interdit d’entrer en contact avec la journaliste ou d’y faire référence sur les réseaux sociaux.