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L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

Un coup de pouce de Québec espéré pour le redémarrage de Bioénergie AE et Rémabec

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Alexandre Cantin | TVA Nouvelles

2022-01-29T00:28:37Z
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Le milieu économique de Port-Cartier, sur la Côte-Nord, a demandé un coup de pouce supplémentaire à Québec pour favoriser le redémarrage de l’usine bioénergie AE Côte-Nord.

Unique au Québec, cette usine a été construite en 2017 et produit de l’huile à partir de résidus forestiers, mais est à l’arrêt depuis deux ans.

La naissance de l’usine Bioénergie AE, qu’aucun média n’avait pu visiter à ce jour, a été parsemée d’écueils.

L'usine a produit 4 millions de litres d’huile pyrolytique, un substitut du pétrole, de façon intermittente entre 2018 et 2020. Cette huile fabriquée à partir des résidus de la scierie Rémabec, située sur les mêmes terrains, a été vendue aux États-Unis jusqu’à ce que le gouvernement Trump mette en place des mesures protectionnistes.

Un conflit avec le fournisseur des équipements de l’usine a aussi contribué à plomber les finances de la compagnie, qui s’est placée sous la loi de la protection des créanciers le printemps dernier.

Mais les choses se remettent lentement en place pour favoriser le redémarrage de l’usine dès mars prochain, alors que des travaux sont en cours pour remettre les équipements en fonction.

Mais à qui Bioénergie AE vendra-t-elle son huile? Tous les yeux sont tournés vers ArcelorMittal et son usine de boulettes de fer située à un kilomètre de là.

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Des négociations sont en cours pour conclure un contrat d’achat, mais la différence de prix entre le mazout lourd, qu’utilise actuellement la minière, et l’huile pyrolytique n’est pas assez importantes pour qu’Arcelor Mittal y trouve son compte, selon Gilles Couture, président de l'organisme Développement économique Port-Cartier et ancien cadre d’ArcelorMittal.

«C’est évident que le temps passe et il n’y a pas d’entente finalisée. Nous, le message qu’on veut, c’est une entente pour qu’on puisse se mettre à produire et prouver que cette fenêtre écologique est une solution pour la communauté de Port-Cartier et le Québec dans son ensemble», a-t-il expliqué.

M. Couture a directement interpellé le ministre de l’Économie et de l'Innovation, Pierre Fitzgibbon, qui a récemment indiqué son intérêt pour les bioraffineries afin de sauver l’industrie forestière du Québec, qui ne sait que faire de ses résidus forestiers à la suite la fermeture d’usines de pâte.

«Actuellement il y a des pourparlers entre Bioénergie AE et Arcelor Mittal d’une part. Mais le gouvernement, comme on le voit partout ailleurs, notamment aux États-Unis, peut aussi jouer un rôle pour initier la démarche et par la suite, le temps et le marché vont faire en sorte que ça va devenir beaucoup plus facile d’avoir des ententes à plus long terme. Mais pour l’instant, avoir une aide gouvernementale qui s’inscrit dans la philosophie que le ministre Fitzgibbon a annoncée, c’est tout ce dont on a besoin», a-t-il souligné.

Gilles Couture s’inquiète aussi de l’avenir de la scierie Rémabec, dont la réouverture, après une pause d’un peu plus d’un an, est imminente.

Mais pour combien de temps? La question se pose puisque les débouchés pour ses résidus forestiers sont très limités depuis la fermeture de son principal client, l’usine Résolu de Baie-Comeau.

«La frustration est double parce que pendant ce temps-là, on a un marché du bois d’œuvre qui est très bon, on perd des opportunités de façon incroyable. Pour Port-Cartier, c’est une situation qu’il faut adresser au plus vite si on veut maintenir notre main-d’œuvre et profiter de la conjoncture actuelle», a-t-il avancé.

Le cabinet du ministre de l’Économie et de l'Innovation n'avait pas retourné l'appel de TVA Nouvelles vendredi.

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