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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Coup de poing fatal: quelle sentence pour une serveuse qui a tué un client à la sortie d’un bar?

Le juge devra trancher entre des positions diamétralement opposées des parties quant à la peine adéquate à rendre

Ariane Desgroseillers-Lafrance, lors des observations sur la peine au palais de justice de Longueuil, le 18 septembre 2024
Ariane Desgroseillers-Lafrance, lors des observations sur la peine au palais de justice de Longueuil, le 18 septembre 2024 Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
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Valérie Gonthier

2024-09-19T15:30:00Z
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Quelle peine pour un coup de poing qui a tué un homme inoffensif à la sortie d’un bar? Si la Couronne réclame jusqu’à quatre ans de pénitencier pour ce «crime gratuit», l’accusée, elle, estime mériter simplement... de la prison à domicile.

• À lire aussi: Une serveuse d’un bar de danseuses coupable d’homicide involontaire après un seul coup de poing à un client

«Je suis sortie, je suis arrivée, j’ai fait paf! Mais l’affaire, c’est qu’il est tombé tête première», avait raconté Ariane Desgroseillers-Lafrance lors de l’appel au 911 fait le 2 juin 2022.

La serveuse venait de terminer son quart de travail au bar de danseuses Le Vegas, à Longueuil, lorsqu’elle s’est rendue dans le stationnement de l’établissement. La victime, Pierre Landry, s’y trouvait aussi. Fortement intoxiqué, l’homme de 70 ans devait prendre appui sur les véhicules pour maintenir son équilibre.

Desgroseillers-Lafrance était montée dans sa voiture. Mais en apercevant M. Landry tout près, elle en était ressortie quelques secondes plus tard, avait contourné le véhicule pour le rejoindre et lui asséner un coup de poing au visage.

Les deux ne se connaissaient pas et n’avaient eu aucune interaction durant la soirée.

«Geste gratuit»

L’attaque subite avait causé la chute de la victime, qui s’était cognée violemment la tête. C’est cette blessure qui avait ensuite mené à son décès.

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PHOTO TIRÉE DU SITE GROUPE LESIEUR ET FRÈRE
PHOTO TIRÉE DU SITE GROUPE LESIEUR ET FRÈRE

Lors du procès, l’accusée avait plaidé la légitime défense, mais le jury l’avait plutôt reconnue coupable d’homicide involontaire.

Le juge de la Cour supérieure Daniel Royer doit maintenant trancher entre des positions diamétralement opposées des parties, quant à la peine adéquate à rendre.

«Il s’agit d’un geste complètement gratuit. Il n’y a eu aucune provocation ou violence de la part de la victime», a plaidé mercredi la procureure de la Couronne, Me Julie Vincent, en suggérant une peine allant entre trois ans et demi et quatre ans.

D’ailleurs, à peine quelques mois après avoir causé la mort de M. Landry, Desgroseillers-Lafrance a une fois de plus été accusée de s’en être prise à une autre personne.

Elle est en effet en attente de son procès en lien avec une chicane avec une connaissance, après une soirée festive dans des bars.

Reprise en main

Me Vincent a aussi soulevé son passé de trafiquante de drogue. En 2017, elle avait écopé de quatre ans de détention après avoir traversé la frontière avec 182 kilos de cocaïne dans une voiture.

Un antécédent judiciaire qui ne doit pas être pris en compte, a fait valoir son avocat, puisqu’il n’est pas «en semblable matière» que l’homicide involontaire.

Me Ian St-Amour a d’ailleurs insisté sur la reprise en main de sa cliente, qui est maintenant sobre et ne fréquente plus les bars.

Selon lui, son «faible» risque de récidive et son grand cheminement militent pour une peine de prison de moins de deux ans, à purger à domicile.

Par ailleurs, des proches de M. Landry se sont adressés avec émotions au Tribunal afin de dénoncer la mort brutale de celui qui était pourtant un homme «pacifique», contre la violence.

Le juge Royer rendra la sentence le mois prochain.

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