Coup de poing fatal au visage: quatre ans et demi de détention pour avoir tué son oncle
Le drame est survenu en décembre 2023 à Longueuil


Valérie Gonthier
Un homme de Longueuil a écopé de quatre ans et demi de détention pour avoir frappé à mort son oncle qui avait accepté de l’héberger.
Le 16 décembre 2023, Gabriel Marcelais a contacté les services d’urgence. Il a dit qu’une altercation avait eu lieu et que son oncle Sylvain était inconscient. L’homme de 58 ans a succombé à ses blessures cinq jours plus tard.

Le neveu maintenant âgé de 29 ans a récemment plaidé coupable au palais de justice de Longueuil à une accusation d’homicide involontaire.
Au moment du drame, Gabriel Marcelais habitait depuis peu chez sa victime.
Il avait été évincé de son logement 11 jours plus tôt. Son oncle et ses grands-parents, qui résidaient ensemble, l’avaient accueilli à bras ouvert.
«Son oncle voulait l’aider dans sa situation d’instabilité domiciliaire», a résumé en salle d’audience la procureure de la Couronne, Me Marie-Soleil Leclerc.
L’accusé a admis avoir donné à sa victime un gros coup de poing au visage, qu’il a qualifié de «one punch knock-out».
Scène nettoyée
Sylvain Marcelais aurait alors chuté au sol et se serait cogné la tête sur le béton.
L’autopsie n’avait pas permis de déterminer si d’autres de coups avaient été portés.
Lorsque les premiers répondants étaient arrivés sur les lieux, la scène avait été en partie nettoyée.

Dans l’évier, il y avait un bol avec du liquide rougeâtre et des chiffons mouillés. Près du corps de Sylvain Marcelais se trouvait une trousse de premiers soins ouverte.
Le neveu, lui, portait des gants de latex.
Gabriel Marcelais n’en était alors pas à ses premiers contacts avec les policiers.
Il avait déjà fait de la prison pour une affaire de violence conjugale. Il s’était depuis repris en main.
Mais environ six mois avant le drame, il a recommencé à consommer de la drogue.

Cela aurait «réactivé» des symptômes, possiblement en dormance, de problèmes de santé mentale, a expliqué en cour son avocat, Rémi C. Quintal.
Ainsi, avant d’être évincé, l’accusé avait fait vivre un cauchemar à ses voisins.
Il regrette
Entre mai et décembre 2023, les policiers s’étaient déplacés plus de 20 fois puisqu’il était hautement désorganisé.
Il avait même été hospitalisé à trois reprises.
D’ailleurs, deux jours avant le drame, l’équipe traitante pour personnes en situation de vulnérabilité s’était rendue à son ancien logement pour forcer son hospitalisation, ignorant qu’il avait déménagé.
Aucun suivi n’a ainsi pu être fait.
«La journée du 16 décembre est une journée qu’il regrette amèrement», a dit son avocat, assurant que son client démontre une volonté de se réhabiliter.
La juge Magali Lepage a entériné la suggestion commune de quatre ans et demi de détention présentée par les parties.
«C’est une tragédie familiale d’une grande tristesse», a-t-elle dit, en référence aux grands-parents et au père de l’accusé qui ont perdu un fils et un frère.
Gabriel Marcelais devra porter ce lourd fardeau toute sa vie, «mais tout n’est pas noir», a-t-elle dit en encourageant l’accusé à être sobre et à se réinsérer socialement.
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