Coup d'éclat sur le pont Jacques-Cartier: voyez le fil des événements

Élizabeth Ménard
L’équipe de l’émission J.E a eu un accès exclusif aux coulisses de ce coup d’éclat du Collectif Antigone et de Dernière Génération. À voir à l’émission J.E vendredi, à 20h, et dimanche, à 22h30, à TVA, en rediffusion samedi et dimanche 13h et 19h, sur LCN.
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4h45
Les deux grimpeurs, Jacob Pirro et Olivier Huard, et leurs collaborateurs se rencontrent à 4h45 du matin au parc des Faubourgs, au pied du pont Jacques-Cartier.

Deux éclaireurs à vélo sont d’abord envoyés. Lorsque le feu vert est donné, leurs collègues se mettent en route à leur tour, également à vélo.
4h57
Ils atteignent le site à escalader peu avant 5h. Pendant que l’un d’eux bloque la piste cyclable à d’éventuels passants pour éviter tout risque d’accident, les grimpeurs vérifient leur matériel.

Une simple échelle télescopique et une perche leur permettent de franchir la clôture et d’escalader la première structure d’acier du pont, à partir de la piste cyclable
5h06
Dès que Jacob Pirro et Olivier Huard sont dans la structure du pont, l’échelle est rangée, les vélos sont ramassés et leurs collaborateurs quittent les lieux. Un cycliste croisé quelques minutes plus tôt a déjà appelé la police et les sirènes ne tardent pas à se faire entendre au loin.
5h18

Une première voiture de la Sûreté du Québec s’arrête. Les deux policiers qui en débarquent parlent avec Michèle Lavoie. Elle est ce que les militants appellent la «liaison-police». Son rôle est d’assurer la communication entre les activistes et les policiers.

Elle leur explique que les grimpeurs sont sécuritaires et professionnels et tente de négocier pour garder au moins une voie de circulation ouverte sur le pont. Impossible, lui dit-on, c’est une question de sécurité.
À deux reprises, l’un des policiers ordonne aux activistes de descendre au moyen du mégaphone de sa voiture. Ceux-ci continuent d’avancer lentement, mais sûrement.
Pour eux, c’est une course contre la montre. S’ils veulent réussir leur coup, ils doivent atteindre le haut de la structure avant l’arrivée du Groupe d’intervention tactique.
5h30
Peu avant 5h30, le pont est complètement fermé à la circulation.
6h40
La banderole est déroulée à 6h40. On y lit: «Le pétrole nous tue». Olivier Huard et Jacob Pirro se félicitent d’avoir réussi leur coup.

Une pochette de sable qui servait à tenir la banderole en place se détache et tombe au sol. «Je m’en veux. Je ne suis pas content de ça», nous a plus tard confié Olivier Huard lors d’une entrevue, un mois après l’action. «C’est la première fois que ça m’arrive», a-t-il dit. Heureusement, puisque le pont était fermé à ce moment-là, cet incident n’a eu aucune conséquence fâcheuse.

9h
Vers 9h, la Sûreté du Québec entre en contact avec les grimpeurs pour négocier leur reddition. Olivier Huard tente de gagner du temps. «Un autre moment média fort, ce serait les émissions du midi. On pensait que ça pourrait être intéressant qu’on puisse faire des entrevues jusque-là», explique-t-il à son interlocuteur.

10h1

Jacob Pirro et Olivier Huard sont appréhendés. Le tout se fait pacifiquement et sans résistance. «Vous étiez sécuritaires, en tout cas! Je vous ai regardés travailler...» lance l’un des intervenants aux activistes.
12h02
Le pont est rouvert après plus de six heures de fermeture, ce qui pourrait avoir empêché environ 32 000 voitures de passer, selon une estimation de la société des Ponts Jacques Cartier et Champlain.
Leurs revedications
- La création d’une agence nationale de gestion des catastrophes climatiques;
- Que le Canada endosse et respecte le Traité de non-prolifération des combustibles fossiles;
- Le démantèlement du pipeline 9B.