Profit de 3,3 milliards $: Couche-Tard ne manque pas d’essence

Jean-Michel Genois Gagnon | Journal de Québec
Malgré les impacts de la pandémie et la baisse de l’achat de carburant en raison du télétravail, Alimentation Couche-Tard a enregistré un profit de 2,7 milliards $ US (3,3 milliards $ CAN) au cours de sa dernière année financière.
Mardi, la multinationale lavalloise a dévoilé les résultats de son quatrième trimestre financier ainsi que le bilan de son exercice 2021.
Pour son dernier trimestre, terminé le 25 avril, le détaillant a réalisé un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 563,9 millions $ US ou 0,52 $ US par action, notamment en raison d’une reprise de la vente d’essence.
Durant cette période, la direction affirme avoir notamment profité de subventions gouvernementales de l’ordre de 41 millions $ US.
«Dans l’ensemble, nous avons connu un solide quatrième trimestre, au cours duquel les régions qui ont vécu un assouplissement des restrictions ont vu leurs résultats s’améliorer», a indiqué dans un communiqué le président et chef de la direction, Brian Hannasch.
«Bien que les volumes de carburant demeurent affectés par les mesures de restriction, la situation s’est améliorée dans certaines régions, particulièrement aux États-Unis, où les habitudes de conduite commencent à retourner à la normale», a poursuivi le patron de l’enseigne.
Sur l’ensemble de l’année, le bénéfice net de Couche-Tard s’est élevé à 2,7 milliards $ US ou 2,45 $ US par action, contre 2,35 milliards $ US en 2020. Il s’agit d’une hausse de près de 15 %.
Les ventes de la société ont toutefois été en baisse de 8,4 milliards $ US ces derniers mois, pour atteindre 45,76 milliards $ US (- 15,5 %).
Plusieurs tentatives
Au cours de la dernière année, Couche-Tard a tenté de réaliser plusieurs grands coups afin de grossir son réseau de dépanneurs, notamment du côté de l’Australie, de Hong Kong, des États-Unis et de la France.
Certains pourparlers ont abouti et d’autres ont été des échecs comme l’offre de 25 milliards $ pour mettre le grappin sur le géant français Carrefour.
Le fleuron québécois a aussi eu dans sa mire la chaîne américaine de stations-service Speedway, tout comme l’australienne Ampol (anciennement Caltex), dont le projet avait été mis sur la glace en raison de la pandémie.
En 2020-2021, Couche-Tard a mis les pieds en Asie grâce à l’acquisition de dépanneurs Circle K à Hong-Kong et à Macao pour environ 475 millions $.
Au printemps dernier, la société a vendu 49 magasins en Oklahoma pour 39 millions $ US. Au 25 avril, 264 magasins chez nos voisins du sud et 37 au Canada étaient classés par Couche-Tard comme des sites à vendre.
Nouvelles technologies
À l’été dernier, Couche-Tard avait annoncé un projet-pilote en collaboration avec une compagnie de San Francisco pour tester un service de paiement autonome et sans contact dans des dépanneurs Circle K, en Arizona.
Cette technologie, qui utilise des logiciels d’intelligence artificielle et de vision industrielle, permet aux clients d’acheter de la marchandise sans avoir à passer par la caisse pour payer. Le paiement s’effectue automatiquement via une application mobile à la sortie du dépanneur.
Le projet-pilote est toujours en cours, a récemment confirmé au Journal une porte-parole. L’entreprise espère être en mesure de fournir plus de détails sur ces tests à la fin de la saison estivale.
Ces dernières semaines, Walmart a également annoncé un projet-pilote visant à tester un concept de magasin sans caissiers aux États-Unis et au Canada. Au Québec, le détaillant testera vers la fin de l’été son service de «caisses libre-service à 100 %» à la succursale de Sainte-Agathe-des-Monts.
Couche-Tard compte plus de 14 220 magasins à travers le monde.