Cotisations syndicales dans la réforme de Jean Boulet: «C’est aux membres de décider», défend la présidente de la CSN
Agence QMI
La présidente de la CSN, Caroline Senneville, s'oppose fermement au projet de loi 89 sur les cotisations syndicales facultatives, porté par le ministre du Travail, Jean Boulet, et défend le droit des syndicats de participer à des causes sociales et politiques.
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En entrevue à QUB radio et télé, diffusé simultanément sur les ondes du 99,5 FM Montréal, jeudi, elle a défendu l’idée que la cotisation syndicale «appartient aux membres» et que c'est à eux «de décider ce qu'on fait avec ça».
«Nos états financiers, nos budgets, chaque syndicat vote pour ça. Ce qui nous dérange le plus là-dedans c'est l'a priori que les syndicats kidnappent l'argent des membres et qu’on va censurer les syndicats pis on va les priver de moyens pour faire des choses qui ne seraient pas syndicales», a-t-elle déclaré au micro de Benoit Dutrizac, tout en défendant le droit des syndicats à utiliser les cotisations pour diverses causes, citant l'exemple de la lutte pour l'équité salariale.
Le ton entre la présidente de la CSN et de l’animateur est monté d’un cran lorsque ce dernier a évoqué la légitimité des syndicats à s'impliquer dans des enjeux internationaux comme le conflit israélo-palestinien. Benoit Dutrizac a notamment rappelé la présence de Mme Senneville et d'autres membres, à des manifestations propalestiniennes.
«C'est pas vos membres ça les Palestiniens. [...] Vous politisez le syndicat. Il y a combien de membres de la CSN qui n'étaient pas d'accord avec vous? [...] Avez-vous consulté vos membres pour participer à des manifestations?» a-t-il lancé.
Mme Senneville rappelle que les syndicats ne peuvent pas contrôler l’ensemble des opinions exprimées par leurs membres lors de ces événements. Elle souligne que les cotisations doivent avant tout servir à défendre les intérêts des travailleurs, notamment sur des sujets comme l'augmentation du salaire minimum et l'accès aux soins de santé.
Écoutez l’entrevue complète ci-dessus.