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L'article provient de Le Journal de Québec

Costco va faire très mal au secteur du livre au Québec

L’expulsion de tous les livres dans les magasins du géant américain n’est pas confirmée ici, mais c’est tout comme

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Photo portrait de Julien McEvoy

Julien McEvoy

2024-06-08T04:00:00Z
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Les auteurs du Québec risquent de perdre un bon filon. L’expulsion du livre de chez Costco va anéantir 10% de leurs ventes, un volume qui sera difficile à remplacer, estiment des éditeurs. 

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«Les gens ne pourront plus mettre un livre dans leur panier d’épicerie», illustre le propriétaire des Éditions Les Malins. Marc-André Audet publie surtout des livres jeunesse comme La vie compliquée de Léa Olivier, Premier Trio ou Nish.

Ça fait plus de 20 ans qu’il vend des livres chez Costco. Il a connu toutes les époques, de l’apogée, vers 2004, au début de la fin, en 2012.

La section livres du Costco de la rue Mills à Montréal, photographié cette semaine
La section livres du Costco de la rue Mills à Montréal, photographié cette semaine Le Journal

Il y a 12 ans, Costco tenait 250 titres différents par magasin. Cette place importante accordée aux livres, le secteur de l’édition québécoise en a profité.

«La commande était de 18 000 exemplaires pour un nouveau roman de Louise Tremblay-D’essiambre», lance Jean Paré avec nostalgie. Le patron de Saint-Jean Éditeur signe des commandes de 5000 copies, de nos jours.

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Le nombre de titres est passé de 250 à 50 en 12 ans. Finie, l’ère «des deux allées de bowling pleines de livres» et «des colonnes et des colonnes de copies de Tremblay-D’essiambre», et depuis longtemps.

Pis encore, Costco va complètement arrêter d’en vendre. Le détaillant imposera dès le 1er janvier un «hard stop» sur les livres, a-t-ton appris jeudi dans le NY Post.

La nouvelle concerne les magasins des États-Unis. Ceux du Québec seront-ils touchés par le «hard stop»? Les dirigeants de Costco n’ont pas décroché le téléphone ni répondu aux courriels, vendredi.

«Ça risque d’arriver le 1er janvier 2026, ici. On va perdre des ventes significatives», se désole un autre éditeur, Jean-François Bouchard, du Groupe Fides.

L’âge d’or puis la descente

C’est lui qui publie les livres de Ricardo. La fin probable des ventes chez Costco va lui faire perdre un bon nombre de ventes, assure-t-il.

Même chose pour Pierre-Yves McSween, le comptable devenu auteur chez Saint-Jean en 2016 avec le mégasuccès En as-tu vraiment besoin. Des 260 000 copies vendues au Québec, 80 000 ont été écoulées chez Costco.

Son éditeur, Jean Paré, vendait le tiers de tous ses livres chez Costco en 2012. C’est 7,4% aujourd’hui.

Le Québec va perdre autre chose avec la disparition du livre des rayons du géant, avertit le patron des Éditions Les Malins.

«La capacité de devenir un livre phénomène, on l’aura moins. Sans Costco, La vie compliquée de Léa Olivier n’aurait jamais autant décollé», lance Marc-André Audet au sujet de son premier mégasuccès, dont le tome 1 date de 2012.

En moyenne, les trois éditeurs interviewés pensent perdre 10% de leurs ventes en moyenne.

«On a besoin de tous les canaux de commercialisation», souligne Jean-François Bouchard, «autant pour la littérature que pour les produits de consommation comme les livres de cuisine». 

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