Corruption: «Les enveloppes brunes et les mallettes d’argent, ce n’est plus ça qu’on voit», selon le nouveau patron de l’UPAC Vincent Richer
En entrevue, il explique que les stratagèmes criminels ont beaucoup changé


Jean-Louis Fortin
Intelligence artificielle, comptes bancaires «secrets», complots beaucoup plus restreints: la façon de faire de la corruption et de la combattre a beaucoup changé depuis une quinzaine d’années, selon le nouveau patron de l’UPAC, Vincent Richer.
• À lire aussi: Une enquête «d’envergure» dans le dossier SAAQclic, selon le nouveau patron de l’UPAC
Fini le cash
L’argent comptant qui disparaît dans les toilettes, comme au temps de l’ex-maire de Laval, Gilles Vaillancourt, semble appartenir à une autre époque.
«Maintenant, les stratagèmes se sont raffinés. Les enveloppes brunes et les mallettes d’argent, ce n’est plus ça qu’on voit. C’est beaucoup plus raffiné, ça s’en va dans les comptes qui sont secrets», décrit-il.
En conséquence, les enquêtes sont beaucoup plus complexes, selon lui.

Moins de gens impliqués
Vincent Richer estime que le nombre de personnes impliquées dans chaque stratagème de corruption est «de plus en plus limité».
«Avant, il y avait beaucoup de monde qui était au courant de ce qui se passait. Maintenant, ça se fait plus entre deux personnes ou en tout petit groupe. Donc, c’est plus difficile d’aller percer et [de] mettre à jour des stratagèmes de corruption.»
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Benoit Dutrizac, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
L’intelligence artificielle à la rescousse
L’UPAC utilise encore bien peu l’intelligence artificielle, mais son nouveau patron veut que ça change rapidement.
Il rêve que ses équipes utilisent les outils d’intelligence artificielle pour «faire une méta-analyse des contrats publics» et «détecter les cas problèmes».
«Le Québec est une plaque tournante en intelligence artificielle. Il y a des universitaires qui travaillent fort là-dedans. Donc, il faut en tirer profit.»
«Par contre, il y a aussi les criminels qui vont utiliser cet outil-là pour commettre des crimes», convient M. Richer.
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.