Changements climatiques: Legault ne profitera pas de son passage à la COP26 pour abandonner le projet de 3e lien


Geneviève Lajoie
François Legault ne profitera pas de son passage à la conférence internationale sur les changements climatiques (COP26) pour tirer un trait sur le controversé projet de troisième lien entre Québec et sa Rive-Sud.
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Le premier ministre ne compte pas s’inspirer de son prédécesseur. En 2016, Philippe Couillard avait surpris tout le monde en annonçant la fin de l’exploration des hydrocarbures sur Anticosti lors de sa participation au sommet sur le climat. À l’époque, cette décision du chef libéral avait même pris de court ses ministres, restés au Québec.
« Le tunnel Québec-Lévis ne sera pas abandonné par le premier ministre à la COP26 », a prévenu mercredi le ministre des Transports, François Bonnardel.
François Legault doit s’envoler début novembre pour Glasgow, où se tiendra la 26e conférence de l’ONU sur le climat.
Lorsqu’il a annoncé sa participation à l’évènement la semaine dernière, le premier ministre a insisté sur l’importance de régler le problème de congestion entre la Capitale-Nationale et sa Rive-Sud.
Il a dit que son tunnel de centre-ville à centre-ville est « le moins pire projet ». « On ne veut pas un pont qui passerait par l’île d’Orléans, puis qui défigurerait l’île d’Orléans », a-t-il insisté.
Les mains vides
Le député péquiste Sylvain Gaudreault estime pour sa part que la COP26 s’avère au contraire un bon moment pour reculer sur le projet de troisième lien.
Ce dernier rappelle que l’évènement international revêt une importance capitale puisque ce sera le moment de procéder à une évaluation des avancées depuis l’Accord de Paris, signé par 195 pays, qui visait à renforcer les efforts pour limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale à 1,5 °C.
« Le Québec ne peut pas arriver les mains vides », a plaidé le député de Jonquière.
« À l’aise » avec le 10 milliards $
De passage à l’Assemblée nationale, le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, a admis être en faveur à la fois de la gestion serrée des finances publiques et d’un projet de 3e lien pouvant coûter jusqu’à 10 milliards $.
« Pour nous, le troisième lien, c’est non négociable. Je veux dire, ça fait tellement d’années qu’on en parle, c’est une nécessité pour la région de Québec », a-t-il insisté. S’il attend les détails du projet caquiste, Éric Duhaime est déjà « à l’aise » avec une facture de 10 milliards $.