À 10 ans, ce futur Greta inspire les adultes à la COP15 de Montréal
Notre chroniqueur a rencontré le cadet du sommet sur l’environnement


Louis-Philippe Messier
À l’intérieur de Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine.
Il se prénomme Robert et a 10 ans. Tout le monde le prend pour le fils de quelqu’un qui participe à la COP15, mais non: c’est lui, le participant, qui prend le micro à l’occasion.

Robert vient de Toronto et est en cinquième année. Sa mère Alysa préfère que je taise son nom de famille pour lui éviter certaines mesquineries en ligne.
Greta Thunberg a commencé sa vie publique à 15 ans ; Robert, lui, vient d’avoir 10 ans.
C’est le brouhaha dans la salle quand il s’empare du micro d’une conférence, hier.
La cinquantaine d’adultes présents, interloqués par une voix si claire et si aiguë, observent le silence.
«C’est important que les délégués de la COP15 surmontent leurs désaccords pour protéger la biodiversité et pour permettre à ma génération d’avoir une planète vivable», soutient Robert.

Jeune YouTuber
Sa chaîne YouTube Robert at Children’s Climate Championship [Robert au Championnat climatique des enfants] lui a valu son accréditation. Il y interviewe des spécialistes du climat qui, bien sûr, simplifient leur propos pour être compris d’un enfant.
«C’est la première fois que je prenais la parole devant autant de monde!» s’exclame-t-il, fièrement, après son allocution. «Si j’ai le trac, je me concentre sur mon micro: je parle dedans, sans penser aux gens.»
Initialement, c’est parce que Robert angoissait beaucoup au sujet des catastrophes climatiques que sa mère lui a suggéré une chaîne pour démystifier le sujet.
«Chaque semaine, je lui demande s’il veut continuer, je ne veux pas lui tordre le bras», dit Alysa.
Robert rate l’école pendant deux semaines. Son enseignante, qui juge la cause bonne, lui a donné sa bénédiction.
«J’ai fait pleurer des délégués il y a quelques jours quand je leur ai demandé ce qu’ils allaient faire avant que le monde devienne silencieux...», me raconte-t-il.
«Mon fils est ici comme enfant pour rappeler aux délégués pourquoi ils doivent s’entendre et certains s’émeuvent en l’écoutant», confirme Alysa.
Le petit garçon se promène et parle avec des adultes de partout dans le monde, qui l’ont pris en affection à Montréal. Il n’oubliera pas de sitôt son expérience comme cadet de la COP15.
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