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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Convoi de la liberté: des manifestants se préparaient à des actions violentes

Photo d'archives, AFP
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Anne Caroline Desplanques | Journal de Montréal

2022-11-15T20:12:19Z
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Des manifestants se préparaient à des actions violentes durant le blocus d’Ottawa, d’après la conseillère à la sécurité nationale et au renseignement du premier ministre, qui y voyait une menace à la sécurité nationale. 

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«Ceci représente une menace nationale aux intérêts nationaux et aux institutions de la part de gens qui n’en ont rien à faire ou qui ne comprennent pas la démocratie, qui se préparent à être violents, qui sont motivés par un sentiment antigouvernemental», a écrit Jody Thomas dans un courriel le 14 février dernier.

Ce courriel a été déposé en preuve devant la Commission d’enquête sur les mesures d’urgence aujourd’hui.

Mme Thomas, ex-militaire et ex-sous-ministre à la Défense nationale, demande une évaluation des menaces au sein des différentes manifestations en cours mi-février, en particulier aux sujets d’individus et de leurs motivations, et des armes. Pour elle, il est clair qu’il ne s’agit plus d’une manifestation anti-mesures sanitaires, mais d’une menace contre la démocratie et les institutions.

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Sa requête aboutit à Adriana Poloz, la directrice du renseignement et de la police internationale, à la GRC.

Dans sa réponse, Mme Poloz indique que «le potentiel de violence de loups solitaires ou d’un groupe marginal ne peut pas être écarté plus les protestataires restent à Ottawa». Une crainte d’ailleurs exprimée par un des leaders du Convoi de la liberté lui-même, Daniel Bulford, ex-tireur d’élite de la GRC et responsable de la sécurité du convoi à Ottawa.

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Groupe terroriste

Mme Poloz souligne la présence d’individus liés à trois groupes d’extrême droite Diagolon, et Canada First, mais aussi Tree Percenters une organisation classée terroriste au Canada en juin 2021. Un drapeau de cette milice antigouvernementale américaine était affiché sur un des camions qui participaient au blocus d’Ottawa, écrit Mme Poloz.

Sécurité publique Canada considère ce groupe comme terroriste notamment parce qu’il est lié à des attentats à la bombe visant des bâtiments du gouvernement fédéral des États-Unis et des communautés musulmanes. Deux de ses dirigeants ont aussi comploté pour enlever la gouverneure du Michigan.

«Ce complot impliquait l’acquisition et la détonation d’explosifs pour détourner l’attention de la police durant l’enlèvement, ainsi que l’exécution publique de fonctionnaires par pendaison en direct à la télévision», indique Sécurité publique Canada.

La GRC contre la Loi sur les mesures d’urgence

Mais ceci n’a pas empêché les forces de police de développer un plan d’action pour déloger les manifestants en utilisant «les pouvoirs existants». Ce plan n’aurait pas nécessité la Loi sur les mesures d’urgence, a déclaré la Commissaire de la GRC Brenda Lucki qui témoigne aujourd’hui.

Mme Lucki a indiqué que ses services n’avaient pas réclamé l’invocation de cette loi de dernier recours. Pour elle, la police n’avait pas encore épuisé toutes ses ressources quand le gouvernement a décidé d’invoquer la Loi. Elle a indiqué l’avoir indiqué clairement «verbalement» et «par écrit» à différents officiels du gouvernement.

Elle a toutefois été incapable d’expliquer à la Commission pourquoi elle ne l’a pas dit au conseil des ministres lors d’une réunion d’urgence convoquée la veille de l’invocation de la Loi, le 13 février.

À ce stade, Bill Blair, le ministre de la Protection civile, estimait que la GRC n’avait «rien fait» pour venir à bout de la crise, d’après des notes déposées en preuve aujourd’hui.

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