Contrôleurs routiers: «Taser» ou pistolet, Julien promet une solution
Le syndicat rejette cependant déjà la première option


Patrick Bellerose
Le ministre Jonatan Julien soumettra deux options pour mieux outiller les contrôleurs routiers et leur permettre de retourner patrouiller sur les routes: ce sera soit le port du «Taser», soit le port d’une arme à feu. Déjà, la première option est rejetée par le syndicat.
«J’ai en main une analyse, une recommandation que je fais à mes collègues, pour être sûr qu’on va outiller adéquatement les contrôleurs routiers pour qu’ils puissent retourner sur le terrain le plus rapidement possible», explique le nouveau ministre des Transports en entrevue avec notre Bureau parlementaire.
Il s’agira d’un pistolet à impulsion électrique ou d’une arme à feu. Les deux options seront présentées au Conseil des ministres, mais Jonatan Julien refuser pour le moment de confirmer laquelle il recommandera.
Avec son collègue à la Sécurité publique, Ian Lafrenière, M. Julien tente de trouver une solution pour ramener les contrôleurs routiers sur les routes du Québec.
Ceux-ci sont confinés aux pesées routières depuis qu’un jugement du Tribunal administratif du travail a décrété, en mars dernier, qu’ils «sont exposés à un danger d’agression lors des interventions sur les routes».
Présentement, les contrôleurs routiers sont munis de poivre de cayenne et d’un bâton télescopique, mais pas d’une arme à feu.
Leur syndicat, la Fraternité des constables du contrôle routier du Québec, exige que ses membres puissent porter une arme à feu.
Les interventions, plaident-ils, impliquent notamment des gens liés au crime organisé, pour le transport de drogue, par exemple.
Non au Taser
À la Fraternité, on précise d’emblée que le «Taser» n’est pas une solution acceptable.
Le pistolet à impulsion électrique est une arme de coercition intermédiaire utilisée principalement pour contrôler des personnes en situation de crise, rappelle son président Jean-Claude Daigneault.
Face à un criminel armé d’un pistolet, ses membres seraient toujours aussi démunis.
«Ce n’est pas le Taser qui va régler le problème quand on saisit des mitraillettes», fait-il valoir.
De plus, M. Daigneault fait remarquer qu’un pistolet à impulsion électrique est particulièrement inefficace contre un camionneur vêtu d’un gros manteau d’hiver.
Manque à gagner
La sortie du ministre Julien, vendredi matin, est survenue tout juste avant un point de presse du Parti Québécois, annoncé la veille, en compagnie de la Fraternité des constables du contrôle routier du Québec.
Le député Joël Arseneau a fait valoir que les contrôles routiers ont diminué de près de 70% depuis la décision du tribunal en mars dernier. Il réclame des actions rapides de Québec.
«On perd au moins 8 millions$ dans les six derniers mois en infractions qui ne sont pas distribuées parce qu'il y a des pommes pourries qui se promènent sur les routes et qui font fi des règles qu’on s’est données sur la sécurité au Québec. Puis ils savent très bien qu’on ne les arrêtera pas», a-t-il dénoncé.
Les camions en surcharge, eux, «se promènent soit en contournant les postes de pesée ou carrément en ne s’arrêtant pas aux postes de pesée, alors qu’ils savent très bien que c’est le Far West actuellement».
«Pendant ce temps-là, ils maganent nos routes de façon incroyable, ils défoncent littéralement les routes avec une surcharge en toute impunité. Ça va coûter de l’argent aux municipalités et au gouvernement du Québec si la situation se poursuit», souligne M. Arseneau.
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