Contrairement à Montréal, le métro est constamment prolongé et amélioré dans ce «paradis des transports collectifs»

Stéphanie Martin
SÉOUL | Contrairement à l'île de Montréal, où il n’y a pas eu de nouvelle station de métro de construite depuis 36 ans, Séoul a un réseau de métro en constante évolution. Et, comme chaque quartier veut sa station, «ça va de soi» de le prolonger.
La capitale coréenne a déjà la réputation d’être un «paradis des transports collectifs», mais avec sa gestion intégrée en temps réel, elle veut devenir «la meilleure ville au monde pour la mobilité».

Pendant que la mairesse Valérie Plante attend la ligne rose et la ligne bleue, à Séoul, au contraire, on ajoute constamment des lignes et des stations au réseau.
- 11 lignes
- 337 stations
- 357,9 km
- 8 millions d’usagers l’empruntent chaque jour
- Coût d’un passage: 1400 wons coréens (1,42$CA), un peu plus si on fait un long trajet
- Transfert gratuit pour n’importe quel autre mode à l’intérieur de 10 km, jusqu’à 30 minutes après le premier passage
- L’usager recharge sa carte de transport, qui est valide dans tous les modes (métro, bus, taxi) et dans toutes les villes de Corée. Un laissez-passer mensuel a récemment été instauré au coût de 60 000 KRW (60,48$CA).
Une ligne de 14,7 km était d’ailleurs en construction lors de notre passage, dans le célèbre quartier de Gangnam. «Ça va de soi de prolonger le réseau», constate Andrew Lim, attaché en recherche et en innovation au Bureau du Québec à Séoul, qui a accompagné Le Journal pendant une partie de notre mission en Corée du Sud. Le Bureau a été rehaussé au statut de Délégation, quelques jours après notre passage.

Forte demande
La demande est très forte, acquiesce Youngjin An, responsable de la division des transports futuristes avancés au gouvernement de Séoul. Chacun veut le métro dans son quartier. «Selon l’achalandage et la demande du public, on ajoute des lignes et des stations.» Chaque nouveau quartier est d’ailleurs impérativement relié au réseau.
Le métro est une véritable ville souterraine où, en plus des stations, on trouve des allées marchandes avec tout ce dont on peut avoir besoin, des vêtements aux produits pharmaceutiques en passant par la nourriture.

On se déplace efficacement dans un environnement propre et sécuritaire, agrémenté de la légendaire discipline coréenne. Aux heures de pointe, le métro est achalandé, mais personne ne se bouscule. Et le train arrive toujours à l’heure.

C’est la pièce maîtresse du réseau de transport en commun de la ville, dit le gouvernement métropolitain de Séoul.
«Séoul s’efforce de devenir la meilleure ville de mobilité au monde en innovant pour le futur, surpassant sa réputation de paradis des transports en commun.»
Les chiffres le prouvent: plus des deux tiers des Séoulites utilisent le transport en commun pour se déplacer. À Montréal et à Québec, on parle d’à peine 16% et 8%.
- Écoutez l'entrevue avec Stéphanie Martin, Journaliste aux affaires municipales au Journal de Québec à l’émission de Richard Martineau via QUB :
La techno pour améliorer la circulation
En surface, la ville est quadrillée de caméras et de capteurs qui mesurent toutes les données de circulation, qui sont acheminées au centre de contrôle Transport Operation & Information Service (TOPIS). Il surveille étroitement en temps réel ce qui se passe sur les routes, pour en améliorer la fluidité.

Le système détecte les accidents et la congestion, change la configuration des voies et envoie des messages aux utilisateurs en temps réel, leur indiquant les bonnes routes à emprunter.
Ainsi, il ne faut pas se surprendre de recevoir une contravention après une infraction au Code de la route. TOPIS surveille aussi les voitures qui entrent dans la zone verte, au centre-ville, et envoie une amende automatiquement au propriétaire d’une voiture polluante qui y entre illégalement.
