Construite en six mois, bonne pour 50 ans: la nouvelle école modulaire de Lévis, une première au Québec, pourrait en inspirer d’autres

La toute nouvelle école primaire Clair-Soleil, à Lévis, a été construite en à peine six mois, mais sa durée de vie est de 50 ans. Un véritable tour de force pour cet établissement scolaire entièrement fabriqué à partir de locaux modulaires, une première au Québec.

L’aventure, qui n’est pas encore tout à fait terminée, s’est toutefois si bien déroulée que le Centre de services scolaire des Navigateurs n’hésite pas à recommander cette solution pour répondre aux besoins d’espace urgents du réseau scolaire.

«Étonnamment, ça s’est extrêmement bien passé, lance sa directrice générale, Suzie Lucas. En six mois [...], qu’on soit capable d’ouvrir une école de 20 classes la semaine prochaine, je trouve ça quand même étonnant.»

Rentrée reportée de trois jours

L’école Clair-Soleil, située dans le secteur de Saint-Nicolas sur la Rive-Sud de Québec, a dû être fermée l’an dernier à la rentrée, à la suite d’incidents liés à sa structure.

Un nouveau bâtiment a donc dû être construit dans l’urgence, entièrement fait de classes modulaires. Même si la rentrée devra être reportée de trois jours, le temps de finaliser les travaux, tout s’est déroulé rondement jusqu’à maintenant, se réjouit M^me Lucas.

La construction des locaux modulaires est faite en usine, ce qui permet d’accélérer considérablement l’échéancier, alors qu’au moins trois années complètes sont nécessaires pour bâtir une école traditionnelle.

Il s’agit de la première école québécoise entièrement fabriquée avec des locaux modulaires, indique le ministère de l'Éducation. «Le recours aux solutions temporaires permet de garantir une place à tous les élèves du Québec dans des espaces de qualité, et ce, à moindres coûts», précise-t-on dans une réponse écrite.

Solution «intéressante»

La durée de vie de ce genre de bâtiment peut s’échelonner sur 50 ans, ajoute pour sa part M^me Lucas, qui n’hésite pas à parler d’une «solution intéressante» pour répondre aux besoins criants d’espace un peu partout dans le réseau scolaire.

Des discussions sont d’ailleurs en cours, et davantage de projets semblables pourraient obtenir le feu vert de Québec dans les prochaines années, indique-t-elle.

«On a des besoins qui sont rapides; quand la clientèle augmente rapidement, le temps d’attente pour une école est difficile. C’est une façon de faire qui, selon nous, est plausible», affirme M^me Lucas.

Il s’agit d’une avenue «très intéressante» pour les élèves du primaire, au moins jusqu’en quatrième année, puisque ces bâtiments peuvent être dotés de «minigymnases» pouvant davantage convenir aux plus petits, précise-t-elle.

D’autres solutions en matière d’installations sportives devraient toutefois être envisagées pour mieux répondre aux besoins d’élèves du secondaire, indique M^me Lucas.

Si les classes modulaires représentent «un bon plan B», elles demeurent toutefois «incomparables» avec les nouvelles constructions faites d’environnements collaboratifs et lumineux qui ont vu le jour dans le réseau scolaire au cours des dernières années, tient-elle à préciser.

Aucune nouvelle construction

Comme dans plusieurs autres organisations, les besoins d’espace sont criants au Centre de services scolaire des Navigateurs, où la construction de plusieurs nouvelles écoles est réclamée.

Encore une fois cette année, aucun projet n’a reçu le feu vert du ministère de l’Éducation.

Le manque d’espace est particulièrement criant au secondaire, où le nombre d’élèves continuera d’augmenter cette année.

Nouvelle école modulaire Clair-Soleil

Lévis, secteur Saint-Nicolas

360 élèves de la maternelle à la 4e année

20 classes modulaires

2 mini-gymnases

Échéancier de construction : 6 mois

Durée de vie : 50 ans